Dans une atmosphère tendue en Guinée, la presse privée fait face à des pressions sévères de la part des nouvelles autorités de la transition. Les fréquences des radios sont brouillées, et les chaînes de télévision sont bloquées sur les bouquets de distribution. En réponse à cette crise, la Haute Autorité de la Communication (HAC) se positionne en tant que médiatrice entre l’État et les associations de presse, qui soupçonnent des hauts responsables gouvernementaux d’être à l’origine de ces entraves.
Lors d’une rencontre tenue le mardi 23 janvier, des leaders de la presse privée et des représentants de la HAC ont discuté des obstacles auxquels sont confrontés les médias guinéens. Le ton de la réunion était direct, avec les journalistes affirmant qu’ils ne négocieront pas leur liberté d’expression durement acquise dans les années 1980.
Lansana Camara, du site Conakrylive.info, exprime sa satisfaction quant à l’implication de la HAC dans la médiation, mais souligne que la presse en ligne, en particulier, ne voit pas ces rencontres comme des négociations sur la liberté de la presse. Il estime qu’il existe une volonté, au plus haut niveau du gouvernement, de restreindre la liberté d’exercice de la presse.
En raison des récentes restrictions d’internet, de nombreux journalistes se retrouvent en chômage technique, certains étant même licenciés par leurs employeurs. Kalil Oularé, directeur général du groupe Djoma Médias, souligne les menaces pesant sur les emplois et la disparition de postes. Il explique que, dans neuf villes où le groupe était présent, ils avaient au moins dix employés par ville. Cependant, en raison de la crise actuelle, ils ont dû réduire ce nombre à trois, mettant en péril la survie même de leurs entreprises.
Face à cette crise économique et médiatique, la HAC prévoit d’organiser prochainement une réunion entre les syndicats de journalistes et la primature. Cependant, aucune date n’a encore été fixée, laissant planer l’incertitude sur l’avenir de la presse en Guinée.
Source : RFI