Dans une conférence de presse tenue le 10 mai 2024, le Premier ministre a réitéré l’intention du gouvernement de repousser indéfiniment le retour à l’ordre constitutionnel, initialement prévu pour le 31 décembre 2024. Cette annonce a suscité une profonde consternation au sein de l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie (ANAD), qui a immédiatement réagi.
Le Chef du Gouvernement a avancé divers arguments pour justifier ce report, mais pour l’ANAD, ces justifications ne sont que des prétextes légers. Les Guinéens, avertis dès le départ, savaient que la décision de produire le fichier électoral à partir du RGPH et du RAVEC signifiait que la junte n’avait jamais eu l’intention de respecter le délai de 24 mois convenu avec la CEDEAO. Selon l’ANAD, la junte a laissé le goût du pouvoir l’emporter sur la parole donnée.
L’ANAD condamne fermement ce revirement, le qualifiant de parjure et de violation des fondements mêmes de la transition. Elle avertit que ce report de l’ordre constitutionnel délégitimera la junte et exposera la Guinée à des risques majeurs.
En conséquence, l’ANAD réaffirme son opposition catégorique à toute modification de la durée de la transition convenue avec la CEDEAO. Elle exhorte le CNRD et tous les organes de la transition à respecter strictement l’engagement d’organiser toutes les élections en 2024, afin de restaurer l’ordre constitutionnel.
L’ANAD soutient sans réserve la déclaration des forces politiques et sociales du 24 avril dernier, exigeant un retour à l’ordre constitutionnel avant le 31 décembre 2024. Elle appelle solennellement le peuple de Guinée à se mobiliser et à utiliser tous les moyens légaux, y compris les manifestations, pour faire valoir cette revendication légitime.
Si la junte refuse de céder à cette demande, l’ANAD exigera la mise en place d’une transition civile pour assurer le retour à l’ordre constitutionnel.
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Saliou Keita