Ce samedi, Maître Houlématou Bah, éminente spécialiste du droit, a pris la parole pour répondre à de nombreuses questions concernant un problème épineux en Guinée : les enfants en conflit avec la loi. Cette situation représente un défi de taille pour le système judiciaire et social du pays.
Le profil type des enfants les plus touchés par cette problématique est souvent constitué de jeunes issus de milieux défavorisés, avec un accès limité à l’éducation et aux opportunités socioéconomiques. Ces enfants, confrontés à des violences, à la négligence ou à des mauvais traitements, peuvent se retrouver happés par des activités criminelles.
Maître Houlématou Bah a souligné l’importance de la loi en tant que fondement de toute société. « Il y a tellement d’aménagements, il y a tellement de protections consacrées par nos codes et les conventions internationales. La Guinée doit mettre les bouchées doubles pour avoir une bonne jeunesse dans dix ou vingt ans », a-t-elle déclaré.
Dans une société où la tradition et la modernité se rencontrent, les enfants devraient être au centre des priorités. Toutefois, la réalité est souvent bien différente pour de nombreux jeunes Guinéens. « Prendre en compte tous les enfants, leur donner plus d’amour, leur permettre de s’exprimer peut nous éviter beaucoup de problèmes à l’avenir », souligne Maître Houlématou.
Ces enfants se retrouvent fréquemment mêlés aux criminels endurcis dans les maisons d’arrêt, une situation que l’avocate déplore fermement. Elle préconise une approche différente pour ces jeunes en difficulté : « On ne doit vraiment pas mélanger les mineurs aux majeurs dans les maisons d’arrêt, sinon les conséquences, dès qu’ils ressortent, ils seront encore plus habiles à commettre des infractions. La détention doit être une exception, des centres d’accueil doivent être mis en place pour permettre à cette jeunesse de s’amender et de devenir la meilleure version d’elle-même », confie l’avocate.
Maître Houlématou Bah souligne également que plusieurs textes guinéens, au-delà du code de l’enfant, souffrent non seulement d’un manque de vulgarisation, mais aussi d’une application effective. Une situation qu’elle estime nécessaire d’améliorer afin de garantir la protection des enfants en conflit avec la loi.
Moussa Thiam