Le procès des événements du 28 septembre, censé marquer un tournant dans la lutte contre l’impunité en Guinée, n’a pas réussi à dissuader les autorités de transition de recourir à la violence lors des manifestations de rue. C’est ce qu’affirme le leader du MoDeL, Aliou Bah, qui dénonce les répressions sanglantes qui ont marqué les derniers mois.
« Depuis l’arrivée de la junte militaire au pouvoir, plus de 20 personnes ont été tuées parce qu’elles se sont exprimées dans la rue, parce qu’elles avaient des choses à dire qui ne plaisaient pas à certains », affirme Aliou Bah, soulignant la gravité de la situation.
Selon lui, le procès des événements du 28 septembre aurait dû envoyer un signal fort aux autorités, leur rappelant que des actes de violence ou des crimes d’État ne restent pas impunis. « En principe, ce procès devait susciter une prise de conscience chez les dirigeants de la transition. S’ils continuent à recourir à la violence, ils risquent de se retrouver un jour sur le banc des accusés. La Guinée n’a rien à gagner à se retrouver dans des cycles de violences d’État et des procès interminables », ajoute le président du MoDeL.
Aliou Bah est convaincu que tôt ou tard, les autorités de transition devront rendre des comptes pour les meurtres survenus lors des manifestations de rue. « Lorsqu’on détient une parcelle de pouvoir, le principe de redevabilité est sacré. Si des crimes sont commis sous votre responsabilité, vous devez répondre », souligne-t-il.
Pour de nombreux observateurs, la persistance de la violence étatique menace de plonger la Guinée dans une spirale de violence et d’impunité. Les appels à la justice et à la fin de la répression s’intensifient, laissant espérer un avenir où les responsables devront rendre des comptes pour leurs actions.
Algassimou L Diallo