C’est un bras de fer qui s’engage entre les anciens élus communaux et le pouvoir en place. Deux mois après la dissolution des conseils communaux par décret du président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya, la contestation monte en puissance. Refusant de plier sous ce qu’ils considèrent comme une décision arbitraire, des ex-élus ont décidé de porter leur cause devant la Cour suprême.
Plus de 50 anciens conseillers communaux ont déposé une requête en annulation du décret présidentiel, contestant sa légitimité et cherchant à faire valoir leurs droits. Cette initiative marque un tournant dans la résistance face aux décisions prises par les autorités de transition, soulevant des interrogations cruciales sur la légalité et la pertinence de telles mesures dans un contexte politique déjà fragile.
La démarche des ex-élus n’est pas qu’un simple acte de défiance, mais bien un appel à la justice et au respect des institutions. En saisissant la plus haute juridiction du pays, ils espèrent non seulement obtenir l’annulation du décret, mais aussi envoyer un message fort sur l’importance de l’État de droit, même en période de transition.
L’attention est désormais tournée vers la Cour suprême, dont la réponse est attendue avec impatience par les acteurs politiques et la population. Ce jugement pourrait bien devenir une pierre angulaire dans le paysage politique actuel, déterminant la suite des événements et la nature des relations entre les institutions et le pouvoir transitoire.
Dans ce climat de tension et d’incertitude, la décision de la Cour suprême sera scrutée à la loupe. Une validation du décret pourrait renforcer la position du gouvernement de transition, mais une annulation pourrait bien redonner espoir à ceux qui clament haut et fort leur attachement à la démocratie et à la justice.
La bataille judiciaire qui s’annonce est donc cruciale. Au-delà des enjeux immédiats, elle interroge sur la direction que prend le pays et sur la capacité des institutions à défendre les droits de ses citoyens, même en temps de transition. Les ex-élus, par leur démarche, rappellent que la démocratie ne se décrète pas, elle se construit et se défend, jour après jour, verdict après verdict.
Saliou Keita