La question de la potentielle candidature du général Mamadi Doumbouya aux prochaines élections présidentielles cristallise toujours plus les débats. Alors que l’homme fort de la transition s’est formellement engagé à ce qu’aucun acteur du gouvernement de transition ne se présente à quelque élection que ce soit, Aliou Bah, leader du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), avertit : le manquement à cette promesse entraînera des répercussions politiques sérieuses pour le locataire du palais Mohamed V.
C’est lors d’un débat tenu à Conakry, ce lundi 18 novembre, sous l’égide de Radio France Internationale (RFI), qu’Aliou Bah a pu exprimer son point de vue sur la conduite de la transition par le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD). L’occasion, pour lui, de rappeler les engagements initiaux du chef de la junte et de réaffirmer l’importance d’une parole donnée.
Sur la possibilité que le président de la transition puisse briguer la magistrature suprême, Bah se montre intransigeant : « Le coup d’État du 5 septembre a été motivé, selon les propres mots du général Doumbouya, par le non-respect du serment de l’ancien président, qui avait promis de quitter le pouvoir après deux mandats », martèle-t-il, établissant un parallèle clair entre la promesse passée et celle du moment.
La mise en garde est sans équivoque. « Il a prêté serment, il a pris des engagements. S’il venait à les renier, nous n’aurons pas d’autre choix que de le renier à notre tour », prévient le président du MoDeL avec gravité. Aliou Bah ne s’arrête pas là : il dénonce fermement toute velléité de création d’une constitution sur mesure, façonnée pour servir les ambitions personnelles d’un homme. « Il n’y a pas de super-Guinéen », insiste-t-il, dressant le tableau d’une Guinée qui, lassée des trahisons, serait prête à rejeter tout projet pervertissant ses institutions.
Le message du leader du MoDeL résonne comme un rappel et un avertissement : la transition guinéenne ne peut se permettre de trahir l’espoir qui lui a été confié. Dans cette épreuve de la promesse, le général Doumbouya joue bien plus que sa parole – c’est son avenir politique, et peut-être celui du pays, qui sont en jeu.
Alpha Amadou Diallo