La Guinée traverse une période d’incertitude politique, et les signes ne sont guère encourageants. Une vidéo publiée ce jeudi par Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), vient raviver les inquiétudes. Il dénonce ce qu’il considère comme une « trahison » et un « parjure » de la part du Général Mamadi Doumbouya, président de la transition. Ce dernier, selon Cellou, avait juré sur le Coran de ne pas se présenter aux futures élections, lors de sa prise de fonction.
« Le Général Doumbouya a tombé le masque », a affirmé Cellou Dalein Diallo avec une gravité indignée, en soulignant que le chef de la junte s’apprête à briser le serment fait au peuple, aux forces armées, et à la communauté internationale. L’accusation est lourde : le général serait prêt à trahir l’engagement solennel de ne pas briguer la présidence. Une promesse qui, rappelons-le, avait constitué la base d’un fragile consensus national.
Cellou Dalein Diallo ne mâche pas ses mots, qualifiant cette potentielle candidature de « forfaiture » et appelant le peuple à s’armer de courage pour défendre la démocratie guinéenne. Pour l’ancien Premier ministre, il ne s’agit pas seulement de contester une élection, mais de préserver l’essence même de la transition, initialement perçue comme une opportunité de renouer avec l’État de droit.
L’ombre du doute plane sur Conakry. Mamadi Doumbouya, pour l’heure, garde le silence, mais les rumeurs de sa candidature s’intensifient. En restant muet face aux accusations, il nourrit le sentiment d’une trahison imminente, tant au sein de la classe politique que parmi les citoyens. La communauté internationale, quant à elle, pourrait bien se retrouver elle aussi dans une position délicate, elle qui a appuyé cette transition dans l’espoir d’un retour à l’ordre constitutionnel.
Une question brûlante se pose alors : le Général Doumbouya, après avoir mené la chute d’Alpha Condé et promis un renouveau démocratique, serait-il prêt à franchir la ligne rouge ? Si tel est le cas, cette manœuvre risquerait de plonger la Guinée dans une nouvelle phase de turbulences politiques. Et cette fois, la déception pourrait bien être à la hauteur des espoirs trahis.
Plus que jamais, l’heure est à la vigilance.
Amadou Diallo