Dans une déclaration qui a fait l’effet d’une bombe, Ibrahima Tawel Camara, commissaire de la Haute Autorité de la Communication (HAC), a pris la parole lors d’une conférence de presse à Kankan, le mercredi 12 juin 2024. Ses propos, loin de laisser indifférent, ont jeté une lumière crue sur les méthodes présumées du Comité National de Rassemblement pour le Développement (CNRD).
D’emblée, Camara a dénoncé les connivences entre les dirigeants des grands groupes de médias et le Général Mamadi Doumbouya, accusant ces derniers d’avoir reçu des sommes d’argent en échange de leur allégeance. Il a fustigé : « Ces gens ne jugent pas par la loi, mais par la force. Ce n’est pas la loi qu’on juge, mais c’est la force et puis Dieu a sauvé ces gens (les patrons des médias fermés) parce qu’on voulait attendre qu’ils soient en pleine émission pour leur tomber dessus. »
Mais c’est la commissaire Djéné Diaby qui a asséné le coup de grâce. Dans une déclaration cinglante, elle a martelé : « Ces gens sont prêts à tout pour conserver leur pouvoir. Quiconque se dresse sur leur chemin, même leur mère, ils vont l’égorger. » Une accusation grave, qui dépeint un tableau inquiétant de la situation politique actuelle.
Ces déclarations soulèvent de nombreuses questions sur l’état de la liberté de la presse et des droits humains sous le régime du CNRD. La violence et l’intimidation semblent être les instruments privilégiés de ceux qui veulent maintenir leur emprise sur le pouvoir, reléguant la loi et la justice au second plan.
En tant que citoyens et observateurs, nous ne pouvons ignorer de telles allégations. Elles méritent une enquête approfondie et transparente pour faire la lumière sur ces pratiques. Il en va de l’intégrité de nos institutions et du respect des valeurs démocratiques que nous chérissons.
La liberté d’expression et la sécurité des journalistes sont des piliers fondamentaux de toute démocratie. Si les accusations portées par Ibrahima Tawel Camara et Djéné Diaby sont fondées, il est impératif que des mesures soient prises pour protéger ces droits et punir ceux qui les bafouent. Le peuple mérite de connaître la vérité, et ceux qui œuvrent pour la justice et la liberté ne doivent pas être réduits au silence.
Alpha Amadou Diallo