Les récents résultats d’évaluation des partis politiques publiés par le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation (MATD) ont déclenché une onde de choc dans l’arène politique guinéenne. Parmi les formations placées sous observation figure l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), le parti de Cellou Dalein Diallo. Face à cette mise en garde, l’UFDG s’organise pour régulariser sa situation et éviter une suspension qui serait lourde de conséquences.
Lors de l’assemblée générale tenue ce samedi 30 novembre à la Minière, Kalémodou Yansané, vice-président chargé des affaires économiques du parti, a tenu à rassurer les militants. Avec un ton ferme et une argumentation détaillée, il a dénoncé ce qu’il qualifie d’accusations infondées émanant du ministère. « Tout ce qu’on reprochait à l’UFDG pour les documents à déposer n’était pas fondé », a-t-il déclaré, tout en annonçant la soumission prochaine des dossiers, retravaillés pour refléter une bonne foi irréprochable.
Le nœud du problème ? Des relevés bancaires que le parti aurait prétendument omis de fournir. Kalémodou Yansané a réfuté ces allégations, affirmant avoir obtenu, dans les moindres détails, tous les relevés exigés pour les années concernées, certifiés et cachetés par la banque. Il a également précisé que des bilans financiers pour les années 2021, 2022 et 2023 ont été soumis à des experts-comptables, bien que la loi sur les partis politiques n’exige pas un tel niveau de rigueur.
Cependant, cette offensive administrative est perçue par l’UFDG comme une tentative de déstabilisation politique. Kalémodou Yansané, tout en soulignant que son parti n’est pas une entreprise commerciale, a prévenu qu’il ne se laissera pas intimider. « Nous déposerons tous les documents en bonne et due forme, mais si on nous pousse jusqu’au mur, nous ferons face », a-t-il martelé avec détermination.
Le discours du vice-président a pris une tournure plus combative, rappelant aux militants les luttes passées et l’exemple de ténacité du président Alpha Condé, qui a accédé au pouvoir après plusieurs décennies d’efforts. « L’âge de Cellou Dalein Diallo aujourd’hui est un avantage. Nous avons encore tout le temps devant nous pour poursuivre le combat loyalement et légalement », a-t-il déclaré, appelant les partisans à maintenir le cap dans une démarche pacifique, mais sans faillir face à l’adversité.
Au-delà des documents et des bilans, c’est la survie politique de l’UFDG qui est en jeu, dans un contexte où la méfiance entre les autorités et les forces d’opposition reste palpable. Loin de se résigner, le parti revendique sa légitimité en se conformant scrupuleusement aux exigences légales tout en dénonçant une administration jugée partiale.
Ce nouvel épisode met en lumière les tensions croissantes entre les autorités et les partis d’opposition, mais aussi la capacité de l’UFDG à transformer chaque attaque en une opportunité de renforcement. L’enjeu est de taille : prouver que la démocratie guinéenne peut résister à toutes les tempêtes, pour peu que chacun joue loyalement sa partition.
Alpha Amadou Diallo