Ce mardi 28 janvier 2025, Conakry a été le théâtre d’un moment clé dans l’histoire des investissements étrangers en Guinée. La signature du contrat d’achat de locomotives entre Winning Consortium Simandou (WCS) et l’américain Wabtec, sous l’œil attentif de la diplomate Anne Dudte, illustre une dynamique nouvelle : celle d’un intérêt croissant des États-Unis pour l’économie guinéenne.
Lors de son allocution, la chargée d’affaires de l’ambassade des États-Unis en Guinée n’a pas caché son enthousiasme. Pour elle, cet accord symbolise « une étape importante dans le partenariat sans cesse croissant entre les États-Unis et la Guinée ». Des mots qui ne sont pas anodins, surtout à l’heure où les investissements américains dans le pays connaissent une progression notable.
L’année 2024 a, en effet, marqué un tournant. Selon Anne Dudte, les entreprises américaines s’ancrent de plus en plus en Guinée, dans des secteurs aussi stratégiques que l’exploitation minière, la finance, l’agriculture ou encore la technologie. Et au-delà des capitaux injectés, c’est une véritable transformation économique qui est en marche : création d’emplois, transfert de compétences, apport technologique. Autant d’éléments qui plaident pour un partenariat à long terme.
Mais cette montée en puissance des investisseurs américains en Guinée ne se limite pas à une simple quête de rendement financier. Anne Dudte insiste sur un impact bien plus large : « Ces investissements renforceront les capacités locales, encourageront l’innovation et consolideront la position de la Guinée sur les marchés régionaux et mondiaux ». Loin d’un discours purement diplomatique, cette déclaration traduit une réalité : la Guinée devient un acteur incontournable dans le jeu économique sous-régional.
Toutefois, au-delà des promesses et des chiffres annoncés – notamment l’ambitieux objectif d’attirer un milliard de dollars d’investissements américains supplémentaires – une question demeure : ces engagements se traduiront-ils en un réel développement inclusif pour la Guinée ? Si l’optimisme est de mise, la vigilance l’est tout autant. Car pour que cette ouverture économique profite pleinement au pays, encore faut-il que ces investissements s’accompagnent d’une gouvernance rigoureuse et d’une vision stratégique à long terme.
Les signaux sont encourageants. Mais seul l’avenir dira si la Guinée saura transformer cette opportunité en levier durable pour son développement. En attendant, Conakry semble plus que jamais dans le viseur des investisseurs internationaux. Une aubaine… ou un nouveau défi à relever.
Alpha Amadou Diallo