Dans une scène de chaos survenue jeudi dernier, le quartier de Dar-slam, situé dans la commune de Ratoma, a été le théâtre d’une manifestation spontanée en réaction aux fréquentes coupures de courant. Les jeunes du secteur 4 ont organisé cet acte de protestation, bloquant les routes et perturbant ainsi la circulation.
Les autorités ont rapidement réagi face à cette manifestation, mobilisant les forces de l’ordre pour rétablir l’ordre. Cependant, dans les affrontements qui ont suivi, plusieurs boutiques et maisons ont été vandalisées par des contre-manifestants soutenus par la police, selon les témoignages recueillis.
El Hadj Mamadou Maci Bah, victime de ces actes de vandalisme, a partagé son expérience avec la radio Espace FM : « Les jeunes sont arrivés avec un policier, ils sont entrés parce que la porte était ouverte. Ils ont cassé les vitres de ma fenêtre, ont pris toutes les chaussures et les objets de la véranda. À ce moment-là, j’étais dans ma chambre, me cachant pour éviter d’être blessé. »
La résidence d’Elhadj Mamadou Alpha Diallo, chef du secteur 4 à Dar-slam, n’a pas échappé à la fureur des jeunes manifestants. Les séquelles des violences sont toujours visibles dans sa cour, avec des biens emportés par les émeutiers. Selon Diallo, « ils ont cassé ma voiture et prix les fils électriques que j’avais achetés. Ils ont également pris des seaux remplis de riz et de fonio, ainsi que tous les objets du salon. »
Oumar Didi Diallo a également subi les conséquences de cette émeute. Sa boutique a été vandalisée, et toute sa marchandise, ainsi que celle de ses voisins, a été emportée. Il décrit la situation : « Vers 11h-12h, on m’a appelé pour dire que les forces de l’ordre étaient venues, escortant les jeunes d’en bas. Ils ont chassé les jeunes qui manifestaient ici. Maintenant, les policiers sont remontés en escortant les jeunes pour saccager nos boutiques. La camionnette était arrêtée ici. Ils prenaient des objets dans les boutiques, les chargeaient dans la camionnette et les emportaient sur leur tête. »
Il est à noter que de telles manifestations sont devenues monnaie courante à Conakry ces derniers temps. Les tensions persistent dans la capitale, alimentées par divers problèmes sociaux, dont les coupures de courant semblent être l’étincelle déclencheurs.
Transcrit par Alpha Amadou Diallo