Boffa, la cité minière située à 152 km de la capitale Conakry, est plongée dans le chaos depuis la nuit dernière, secouée par des émeutes virulentes contre les délestages. Les manifestations ont pris une ampleur croissante ce lundi, les protestataires investissant les artères principales, notamment la route nationale, où des barricades de pneus enflammés ont été érigées. Tout au long de la nuit dernière, les jeunes ont opposé une résistance farouche aux forces de l’ordre, répliquant aux tentatives de dispersion à coups de gaz lacrymogènes.
La source du mécontentement réside dans la précarité de l’alimentation électrique. Le directeur de l’agence EDG de Boffa a décidé de priver la ville d’électricité, aggravant la situation. Avant l’explosion du principal dépôt pétrolier de Kaloum, le responsable local avait déjà réduit la période de fourniture d’électricité de 18 heures à 6 heures du matin, puis à 1 heure du matin. Une décision qui n’a pas pris en compte la souffrance des habitants, confrontés à la canicule résultant des fortes activités minières dans la région.
« La chaleur devient insupportable dès 22 heures à Boffa, et il est impossible de dormir. Regardez combien de compagnies minières ne contribuent même pas au développement de cette préfecture. C’est pour ces raisons que nous sommes descendus dans les rues », a déclaré Ibrahima Sory Bangoura, l’un des manifestants interrogés.
Malgré les plaidoyers antérieurs du préfet de Boffa, du gouverneur de la région de Boké et des sages, qui avaient conduit à une amélioration de la desserte de 18 heures à 6 heures du matin lors de précédentes manifestations, le directeur de l’agence EDG de Boffa semble indifférent à ces efforts, suscitant l’indignation.
Toutes les tentatives pour joindre le responsable local de l’agence EDG de Boffa et obtenir ses réactions sur les accusations portées à son encontre sont restées vaines jusqu’à la rédaction de cette dépêche. Pendant ce temps, la circulation demeure bloquée sur la route nationale Boffa-Boké en raison des barricades érigées par les émeutiers. La ville demeure ainsi paralysée, prise dans l’étau de la frustration face aux délestages persistants.
Source: Guinéenew