Faranah, terre de promesses et d’enjeux, a accueilli les 13 et 14 février 2025 un atelier régional d’une importance capitale : la présentation et l’amendement du projet de la Politique Foncière Nationale (PFN). Organisé par le Ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire, chargé de la récupération des domaines spoliés de l’État, cet événement s’inscrit dans une dynamique nationale visant à repenser la gestion des terres en Guinée.
L’enjeu est de taille. La question foncière, souvent source de tensions et de conflits, est au cœur des stratégies de développement. Entre urbanisation galopante, pression foncière et développement agricole, la gestion de l’espace devient un défi crucial. Cet atelier, après celui de N’Zérékoré, se veut un laboratoire d’idées où les acteurs locaux, experts, société civile et autorités échangent pour bâtir une vision commune.
Le Directeur de cabinet du gouverneur de Faranah, Siba Zogotomou, a salué cette initiative, soulignant l’importance d’une politique foncière inclusive et adaptée aux réalités du pays. Pour lui, Faranah, au cœur du projet Simandou 2040, doit anticiper les mutations économiques et territoriales à venir. « Nous voulons un texte qui nous rassemble et qui nous ressemble », a-t-il insisté.
Au-delà des discours officiels, cet atelier a aussi permis aux participants de prendre conscience des enjeux de la gouvernance foncière. Tariba Keïta, Directrice préfectorale du commerce de Kissidougou, a exprimé son enthousiasme et sa volonté de vulgariser les conclusions de l’atelier jusque dans les districts les plus reculés.
Autre fait marquant : la participation active des étudiants de l’Université de Faranah. Ramatoullaye 1 Diallo, étudiante en économie rurale, voit en cette expérience une école grandeur nature. « Nous sommes les futurs cadres de ce pays. Cet atelier nous donne les clés pour mieux appréhender les enjeux fonciers », a-t-elle confié.
Mais au-delà des belles intentions, une question persiste : que deviendront ces recommandations ? Seront-elles un jour appliquées ou finiront-elles, comme tant d’autres, dans les oubliettes administratives ? L’avenir le dira. En attendant, Faranah aura été le théâtre d’une réflexion cruciale sur le foncier, avec l’espoir que cette dynamique ne s’arrête pas aux portes de la région.
Alpha Amadou Diallo