La Guinée est sur le point de plonger dans une crise énergétique sans précédent. Lors d’une récente visite sur le terrain, le ministre de l’Énergie et de l’Hydraulique, Aboubacar Camara, a dressé un constat alarmant : les barrages hydroélectriques de Souapiti et Kaléta, qui produisent 60 % de l’électricité du pays, sont en péril.
Les niveaux d’eau de ces barrages, cruciaux pour la production hydroélectrique, sont en chute libre. Au début de l’année 2024, le niveau d’eau atteignait 200 mètres. Le 11 juin 2024, ce niveau avait plongé à 186,2 mètres, flirtant dangereusement avec le seuil critique.
« Le niveau d’eau à Souapiti et Kaléta est très alarmant. Les barrages souffrent », a déclaré le ministre Camara. Actuellement, sur les quatre turbines de Souapiti, une seule est en service, générant environ 100 mégawatts. À Kaléta, la situation est tout aussi préoccupante avec une seule turbine en marche, produisant une trentaine de mégawatts en journée. « Le niveau d’eau est extrêmement bas », a-t-il ajouté.
Les perturbations de l’approvisionnement en électricité entre octobre et décembre 2023 ont déjà fortement affecté la distribution d’électricité dans le pays. Les données gouvernementales indiquent que cette tendance continue, menaçant sérieusement les efforts de planification et de distribution.
Le ministre Camara a tiré la sonnette d’alarme, insistant sur l’urgence de la situation. « Nous sommes pratiquement à l’orée d’atteindre le point critique. Une fois ce niveau atteint, il est impératif de collaborer étroitement avec les techniciens pour prendre rapidement des mesures compensatoires. »
Face à cette crise, la Guinée doit se préparer à des délestages prolongés et à une gestion d’urgence de ses ressources hydroélectriques pour éviter un effondrement total du réseau énergétique. Le pays se trouve à la croisée des chemins, et des décisions cruciales doivent être prises pour assurer un avenir énergétique stable et durable.
Alpha Amadou Diallo