Une fois de plus, la route a frappé, et cette fois-ci, c’est Boffa qui pleure ses enfants. Le mercredi 14 août 2024, un après-midi ordinaire a basculé dans l’horreur à Walia, un village tranquille à une vingtaine de kilomètres du centre-ville. Il était environ 16 heures lorsque la tragédie a frappé : un minibus, bourré de passagers en route pour le marché hebdomadaire de Douprou, a été pulvérisé par un camion. Le choc a été si brutal que le véhicule a terminé sa course dans un ravin, laissant derrière lui une scène de désolation.
Le bilan, aussi provisoire soit-il, est déjà insupportable. Douze vies ont été fauchées en un instant – huit femmes, quatre hommes – des innocents qui ne demandaient qu’à rejoindre leurs proches, qu’à mener à bien leurs activités quotidiennes. Derrière ces chiffres se cachent des familles dévastées, des rêves brisés, des destins arrachés.
Les autorités locales, bien que promptes à intervenir, ne peuvent que constater les dégâts. Elles ont beau secourir les blessés, transporter les corps, elles ne pourront jamais apaiser la douleur de ceux qui restent. Une enquête est ouverte, certes, pour comprendre comment un tel drame a pu se produire. Mais n’est-ce pas là un énième rappel de la fragilité de nos vies sur ces routes, devenues les scènes de trop nombreux carnages ?
Le problème, au fond, ne se limite pas à cet accident. Il s’agit d’un mal plus profond, d’une infrastructure routière défaillante, de véhicules vétustes, d’une réglementation souvent ignorée. Ce n’est pas la première fois que Boffa est témoin de telles tragédies, et si rien ne change, ce ne sera pas la dernière.
Il est temps que nous prenions conscience de la gravité de la situation. Il est temps que les autorités agissent, non pas après coup, mais en amont, pour prévenir ces drames évitables. Parce que derrière chaque accident, il y a des vies humaines. Et aucune vie ne devrait être sacrifiée sur l’autel de l’indifférence.
Alpha Amadou Diallo