Le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) se bat sans relâche pour obtenir la libération de deux de ses figures emblématiques, Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, disparus dans des circonstances troublantes depuis le 9 juillet. En dépit des interrogations grandissantes, le mystère plane toujours sur leur sort. « Nous n’avons pas encore d’informations précises sur l’endroit où ils se trouvent », a concédé le Premier ministre Bah Oury la semaine dernière, une déclaration qui résonne comme un aveu d’impuissance, voire de nonchalance, face à une situation qui ne fait qu’inquiéter davantage les Guinéens.
Lors de son intervention devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève, le 30 septembre, Sekou Koundouno, membre influent du FNDC, a tiré la sonnette d’alarme. Son message est clair : il est temps que l’ONU agisse. Avec des mots lourds de sens, il a rappelé les circonstances tragiques de cette disparition, décrivant les douleurs que vivent les proches des deux activistes. « Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah ont été enlevés, torturés et séquestrés par des forces spéciales et des unités de la gendarmerie depuis le 9 juillet », a-t-il dénoncé. Cette déclaration n’est pas seulement une accusation, elle est un cri du cœur, celui d’un peuple qui voit, impuissant, ses voix discordantes réduites au silence.
Plus troublant encore, c’est le silence assourdissant des autorités guinéennes. Les enquêtes piétinent, les autorités semblent détournées d’un impératif fondamental : restaurer l’ordre constitutionnel et garantir la protection des droits humains. Sekou Koundouno ne mâche pas ses mots : « Il devient impossible d’ignorer l’absence d’un véritable engagement à faire toute la lumière sur cette affaire. » Il est temps de cesser de tergiverser.
Le sursaut moral de la communauté internationale est attendu
Ce qui se joue ici dépasse la simple question de la disparition de deux hommes. C’est la question de la survie d’un État de droit en Guinée, et la communauté internationale, à commencer par l’ONU, doit faire face à ses responsabilités. Le FNDC a été explicite dans son appel : il demande une action rapide et concrète. « Nous vous demandons de prendre vos responsabilités et d’empêcher que cette disparition ne soit reléguée aux oubliettes », a plaidé Koundouno devant l’assemblée internationale.
Alors que la situation politique et sociale en Guinée se détériore, cet appel du FNDC est une épreuve de vérité pour les instances internationales. Si rien n’est fait, que reste-t-il de la crédibilité des institutions censées protéger les droits humains ? L’heure est à l’action, et le monde ne peut rester spectateur passif devant une injustice qui pourrait bien, une fois encore, façonner le destin tragique d’une nation.
Alpha Amadou Diallo