Depuis quelques jours, la Guinée se retrouve plongée dans un véritable cauchemar routier. Des inondations et un glissement de terrain ont coupé deux axes névralgiques : Conakry-Boké et Coyah-Kindia, paralysant ainsi le pays. Des milliers de citoyens sont pris au piège, coincés dans des embouteillages monstres, tandis que les routes, ces artères vitales, sont désormais impraticables.
Ce chaos routier n’a pas laissé indifférent le RPG Arc-en-ciel, l’ancien parti au pouvoir. Marc Yombouno, ex-ministre du Commerce et figure de proue du parti, a profité d’une tribune pour exprimer une colère partagée par beaucoup. « Les routes sont devenues des rivières à cause de la précipitation dans les travaux. Depuis plusieurs jours, nos concitoyens sont bloqués à Débélé », a-t-il lancé avec une amertume palpable.
Mais derrière ces propos, c’est une critique acerbe de la gestion des infrastructures par le gouvernement de transition qui se dessine. Le CNRD, au pouvoir depuis 2021, est pointé du doigt pour son incompétence présumée. Pour Yombouno, la situation actuelle est un triste retour de bâton pour un régime qui s’était vanté d’avoir construit 2 000 km de routes. « Voilà la réponse de Dieu à vos fanfaronnades », a-t-il ironisé, un brin cynique.
Le constat est amer : les routes qui relient les grandes villes comme Mamou ou Faranah sont devenues de véritables parcours du combattant, obligeant les usagers à emprunter des détours interminables. Sous la présidence d’Alpha Condé, rappelle Yombouno, des milliards étaient mobilisés pour entretenir ces infrastructures stratégiques. Aujourd’hui, l’inaction ou la maladresse du CNRD met en péril non seulement la mobilité des citoyens, mais aussi la confiance du peuple envers ses dirigeants.
Trois ans après l’arrivée du CNRD, le bilan dressé par Yombouno est sans appel : échec sur toute la ligne. Les promesses ont fait danser les foules, mais aujourd’hui, la réalité est tout autre. Infrastructures défaillantes, promesses non tenues, et un pays qui, sous la pluie, se noie dans l’indifférence de ses dirigeants.
Ce drame des routes n’est pas qu’un simple problème d’infrastructure. Il est le reflet d’un malaise plus profond : celui d’une transition qui piétine, d’un pouvoir qui vacille, et d’un peuple qui, sous les torrents d’eau, cherche désespérément à avancer.
Alpha Amadou Diallo