Le 22 août dernier, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a levé le voile sur une situation pour le moins préoccupante en Guinée. Dans un rapport accablant, l’organisation pointe du doigt de graves atteintes aux droits fondamentaux au cours des trois premiers mois de l’année 2024. Cette publication, bien plus qu’un simple constat, résonne comme un appel urgent à l’action pour un pays en proie à des dérives inquiétantes.
Dès le début de l’année, la liberté de la presse, pilier de toute démocratie, a été sérieusement mise à mal en Guinée. Des journalistes ont été muselés, et les médias, notamment les radios, ont subi des suspensions arbitraires. Parallèlement, les manifestations organisées à Conakry et dans plusieurs autres régions ont viré au drame, faisant plusieurs morts et blessés. Aimé Kakolo N’tuma, le représentant du Haut-Commissariat en Guinée, ne mâche pas ses mots : la justice doit impérativement reprendre ses droits pour garantir l’État de droit.
Dans ce contexte, le rapport de l’ONU appelle à la réintégration des fréquences radiophoniques suspendues et à la localisation de deux activistes, Oumar Sylla et Mamadou Billio Bah, disparus dans des circonstances troubles. Le message est clair : il est urgent d’ouvrir des enquêtes sur l’usage excessif de la force lors des manifestations et de traduire en justice les auteurs présumés de ces violences. L’impunité ne peut plus être tolérée.
La disparition inquiétante de ces deux activistes demeure une plaie ouverte pour le pays, et le Haut-Commissariat maintient la pression sur les autorités guinéennes pour que toute la lumière soit faite sur leur sort. « L’État doit protéger ses citoyens. Nous continuons à plaider pour que ces deux personnes soient retrouvées et que leur situation soit clarifiée », martèle Kakolo N’tuma.
Ce rapport, en somme, met en lumière une nécessité impérative pour les autorités guinéennes : celle de répondre aux attentes internationales en matière de droits humains et de restaurer les libertés fondamentales qui sont au cœur de toute société démocratique. La balle est désormais dans leur camp.
Alpha Amadou Diallo