Les rumeurs circulaient depuis des mois, elles sont désormais une réalité : Près de 2000 Guinéens risquent l’expulsion des États-Unis. De New York à Atlanta, en passant par Washington, l’inquiétude monte au sein de la diaspora. À Conakry, l’information fait l’effet d’une onde de choc, entre indignation et fatalisme.
Au Palais Sékhoutouréya, la réaction ne s’est pas fait attendre. Le ministre et porte-parole de la présidence, le général Amara Camara, s’est voulu rassurant : « Nos concitoyens qui ont besoin d’accompagnement peuvent compter sur le président Mamadi Doumbouya. Il est prêt à agir pour leur porter secours en cas de nécessité. » Une déclaration ferme, qui tranche avec l’incertitude qui plane sur la question.
Mais au-delà des mots, quelle est la marge de manœuvre de Conakry face à la rigueur migratoire américaine ? Les relations entre la Guinée et les États-Unis oscillent entre pragmatisme diplomatique et désobéissance calculée. Si le général Camara affirme que « la Guinée entretient d’excellentes relations avec les États-Unis », les expulsions massives de ses ressortissants racontent une autre histoire.
Dans les quartiers populaires de Conakry, l’annonce suscite plus de doutes que d’espoir. Les familles concernées s’interrogent : que pourra vraiment faire l’Etat guinéen pour leurs proches menacés de déportation ? « On veut des actes concrets, pas seulement des déclarations », murmure un père dont le fils vit à Chicago sans papiers.
Entre les promesses officielles et la réalité du terrain, un fossé persiste. Reste à savoir si, cette fois, Conakry saura transformer ses engagements en actions tangibles. En attendant, c’est avec appréhension que des milliers de Guinéens attendent de connaître leur sort, les yeux fixés sur leur téléphone, guettant un signe d’espoir.
Par Algassimou L Diallo