Lyon, France – Ce week-end, l’École de Commerce de Lyon a décerné un Doctorat Honoris Causa à Alpha Bacar Barry, ministre guinéen de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation. Une distinction qui, à première vue, honore un engagement en faveur de la réforme éducative en Guinée. Mais au-delà du prestige, que révèle-t-elle réellement sur l’état de notre système éducatif et les défis qui persistent ?
En lui attribuant cette reconnaissance, l’institution lyonnaise salue les efforts déployés pour moderniser l’enseignement supérieur guinéen et aligner ses formations sur les standards internationaux. Alpha Bacar Barry, dans son discours, a d’ailleurs dédié cette distinction au président Mamadi Doumbouya, mettant en avant la vision et le soutien du chef de l’État dans la transformation du secteur éducatif. Des mots empreints de reconnaissance, mais qui rappellent aussi la nécessité de traduire les ambitions en résultats concrets.
Car si les honneurs pleuvent, la réalité du terrain demeure préoccupante. Le système éducatif guinéen souffre encore de maux profonds : infrastructures déficientes, programmes inadaptés aux réalités économiques, manque de financement structurel. Cette reconnaissance internationale, aussi flatteuse soit-elle, ne saurait masquer ces défis persistants.
Loin d’un simple moment de célébration, ce Doctorat Honoris Causa devrait être perçu comme un appel à redoubler d’efforts. La Guinée a besoin d’une réforme éducative en profondeur, axée sur la qualité de la formation, l’adéquation avec le marché du travail et l’autonomisation des jeunes diplômés. Le mérite ne se mesure pas aux distinctions reçues, mais aux transformations tangibles qui touchent la vie des étudiants et des enseignants.
Un titre honorifique ne suffit pas à garantir l’excellence. Il est temps que les discours ambitieux se traduisent en actions concrètes, pour que l’éducation en Guinée ne soit pas seulement récompensée à l’étranger, mais reconnue et valorisée par ceux qui en sont les premiers bénéficiaires : les étudiants guinéens eux-mêmes.
Amadou Diallo