Ce mardi, une scène inhabituelle s’est déroulée au cœur de Kaloum, à quelques mètres du palais présidentiel. Sous un soleil ardent, des dizaines de mendiants et de personnes en situation de handicap ont pris d’assaut l’esplanade, brandissant des pancartes et lançant des slogans en faveur du chef de la junte, le Général Mamadi Doumbouya. Leur message ? Un appel solennel à ce dernier pour qu’il se présente à la prochaine élection présidentielle.
Un soutien inattendu
Dans un pays où les mouvements de soutien politiques fleurissent à l’approche des échéances électorales, cette mobilisation sort de l’ordinaire. Visiblement organisés, ces citoyens marginalisés ont affiché une ferveur inhabituelle pour exprimer leur adhésion aux actions du pouvoir en place. « Nous sommes des laissés-pour-compte depuis des décennies. Aujourd’hui, nous avons l’impression que quelque chose change. C’est pourquoi nous demandons au Général Doumbouya de continuer son œuvre », lance Mamadou Diallo, un mendiant assis sur un fauteuil roulant.
Un message politique fort
Le rassemblement, bien que pacifique, traduit un phénomène de plus en plus visible : la politisation de toutes les couches sociales, y compris les plus vulnérables. Certains y voient une démarche spontanée, d’autres, une manœuvre orchestrée en coulisses. « Qui a organisé cette manifestation ? », s’interroge un passant, sceptique. En l’absence de revendications matérielles précises, cette démonstration de soutien soulève des questions sur les dynamiques politiques à l’œuvre.
Une floraison de mouvements de soutien
Depuis plusieurs semaines, les appels à la candidature du chef de la junte se multiplient. Groupes de jeunes, associations de femmes, commerçants, et maintenant les mendiants, tous semblent porter le même message. Alors que la transition militaire suit son cours, ces initiatives interrogent sur le climat politique et la sincérité d’un processus démocratique attendu par beaucoup.
Pour l’heure, aucune réaction officielle n’a été enregistrée du côté du Palais Mohamed V. Reste à voir si ces voix venues de la rue pèseront dans la balance des décisions politiques à venir.
Aziz Camara