En décembre 2024, une décision du juge Yacouba Conté de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) autorisait l’ancien Premier ministre Kassory Fofana à bénéficier de soins médicaux dans un établissement approprié. Cependant, cette issue semble aujourd’hui compromise, suscitant l’inquiétude et l’indignation du RPG Arc-en-ciel, le parti de l’ex-président Alpha Condé.
Un espoir vite éteint
« Avant la fin d’année, une chambre de la CRIEF avait permis à Kassory de partir se soigner. Après une expertise médicale et une contre-expertise réalisée par des médecins d’État, il a été établi qu’aucun plateau technique en Guinée ne pouvait traiter sa pathologie. Le juge avait donc décidé qu’il se rende dans un centre hospitalier à l’étranger capable de répondre à ses besoins », a rappelé Marc Yombouno, ancien ministre et membre influent du parti.
Ce dénouement avait été accueilli avec soulagement par les proches de Kassory Fofana. « Ce jour-là, nous étions pleins d’espoir. Nous avons même dansé, pensant que sa santé serait bientôt rétablie grâce à un traitement adéquat », poursuit-il. Mais cet optimisme a été de courte durée.
Un bras de fer judiciaire
Les complications ont commencé avec la récusation du juge ayant rendu la décision initiale par le procureur. En retour, les avocats de Kassory ont également récusé le nouveau président désigné pour poursuivre l’affaire, une démarche rejetée par la juridiction. « Non seulement leur requête a été refusée, mais la décision permettant à Kassory de se soigner n’a jamais été appliquée. Le débat a été clos, laissant Kassory sans recours juridique », regrette M. Yombouno.
Une prière comme dernier recours
Face à cette impasse, le RPG Arc-en-ciel exprime son exaspération et sa désolation. « Nous implorons le Tout-Puissant Allah, le Seul Juge et le Seul Maître, pour qu’Il accorde à Kassory la santé et la force de résister à cette épreuve », conclut un proche de l’ancien Premier ministre.
Alors que la santé de Kassory Fofana demeure en suspens, la situation soulève des questions sur l’indépendance et l’impartialité de la justice en Guinée, ainsi que sur le respect des droits fondamentaux des accusés.
Moussa Aziz Camara