Le quartier de Kobaya, à Conakry, a été le théâtre d’un crime odieux dans la nuit du jeudi 29 au vendredi 30 août 2024. Elhadj Hassimiou Diallo, un opérateur économique respecté, a été froidement abattu par des hommes armés et encagoulés, alors qu’il se trouvait chez lui, entouré de sa famille. Ce drame, survenu aux environs de 3 heures du matin, a plongé le quartier dans une profonde stupeur.
Selon les témoignages de son épouse, Aïssatou, la tragédie a débuté par un bruit sourd provenant de la boutique familiale, située à proximité de leur domicile. « Nous étions en train de dormir quand nous avons entendu un fort bruit venant de la boutique. Il a compris qu’ils s’y étaient introduits. Il m’a demandé son téléphone pour appeler le gérant de la boutique, Mô Saliou », relate-t-elle, encore sous le choc.
Malgré l’insistance de son épouse qui, consciente du danger, l’a imploré de rester à l’intérieur, Elhadj Hassimiou a tenté de vérifier la situation à l’extérieur. « Lorsque j’ai entendu la porte d’en bas, je suis descendue. Arrivée au niveau du couloir, je lui ai dit de ne pas sortir parce que les bandits étaient déjà à l’intérieur de la maison », confie-t-elle, la voix tremblante.
En dépit des efforts désespérés d’Aïssatou pour dissuader son mari de se confronter aux assaillants, les événements ont rapidement pris une tournure tragique. Après s’être enfermée avec ses filles dans leur chambre, Aïssatou a été contrainte de revenir sur ses pas, laissant son mari seul. « Il a toqué à la porte, et dès que j’ai ouvert, ils sont entrés », se souvient-elle.
Les malfaiteurs, visiblement à la recherche d’argent, ont exigé que la famille leur remette tout ce qu’elle possédait. Aïssatou, tentant de sauver la situation, leur a donné le peu d’argent qu’elle avait sur elle. Mais cela n’a pas suffi. « Soudain, l’un d’eux a dit : ‘Tire sur lui.’ C’est là qu’ils ont ouvert le feu sur mon mari, alors que tous nos enfants étaient présents », raconte-t-elle, la voix brisée par les larmes.
Elhadj Hassimiou Diallo a été abattu froidement devant ses enfants et son épouse, un acte d’une brutalité inouïe qui a laissé sa famille et tout le quartier en état de choc. « Mon époux se tenait près de l’armoire quand ils ont tiré sur lui. Il s’est effondré sur la moquette. Ensuite, un autre a dit de tirer sur moi, mais Dieu m’a sauvée », ajoute-t-elle, encore terrifiée par cette nuit d’horreur.
Ce drame relance une fois de plus le débat sur la sécurité à Conakry, alors que la famille d’Elhadj Hassimiou Diallo tente de faire face à une douleur indescriptible.
Alpha Amadou Diallo