Jeudi 18 juillet, lors de la présentation du rapport provisoire sur l’évaluation des formations politiques en Guinée, le ministre Ibrahima Kalil Condé a vivement critiqué le processus de création des partis politiques dans le pays. Ces critiques, bien que vigoureuses, ont suscité de nombreuses réactions, notamment celle d’Édouard Zoutomou Kpoghomou, président de l’Union démocratique pour le renouveau et le progrès (UDRP).
- Kpoghomou n’a pas mâché ses mots en répondant aux remarques du ministre, affirmant que « le général Ibrahima Kalil Condé est en retard par rapport à un monde avancé ». Selon lui, l’évaluation des partis politiques a été réalisée de manière incohérente, et les questionnaires remplis lors des visites aux sièges des partis n’ont pas été pris en compte dans les résultats finaux. « C’est regrettable pour un département chargé de la gestion des partis politiques, » a-t-il ajouté, soulignant ainsi une gestion qu’il considère chaotique et injuste.
La situation devient encore plus troublante lorsque M. Kpoghomou révèle que l’agrément de son parti a été déclaré invalide sans explications claires, malgré la présentation de tous les documents requis. Cette opacité est d’autant plus préoccupante qu’elle semble masquer une intention plus vaste : « Le ministère de l’administration du territoire semble être utilisé pour prolonger inutilement une transition qui ne devrait plus avoir lieu, en réprimant les efforts des organisations de la société civile et politiques, » a-t-il accusé. Une charge sévère qui mérite d’être examinée avec sérieux.
Les accusations de favoritisme et de partialité ethnique dans la création des partis politiques ont également été abordées par M. Kpoghomou. Il a rappelé que près de 100 partis, y compris le sien, partagent les mêmes préoccupations concernant la procédure d’évaluation qu’il qualifie de « mal préparée et opaque ». Défendant son organisation contre les accusations de partialité ethnique, il a déclaré : « La formation d’un parti peut initialement être basée sur des affinités individuelles ou de groupe, avant de s’étendre à d’autres secteurs de la société. Ces accusations de partialité ethnique manquent de fondement et ne reflètent pas la réalité des dynamiques politiques au sein de notre organisation. »
En conclusion, Édouard Kpoghomou a appelé à une évaluation transparente et équitable des partis politiques, soulignant l’importance de la diversité et de l’inclusion dans le processus politique guinéen. Il est impératif que les autorités guinéennes prennent en compte ces appels pour garantir une véritable démocratie, où tous les partis, quels qu’ils soient, puissent participer de manière équitable à la vie politique du pays.
Alpha Amadou Diallo