Le 3 mai 2024, Journée mondiale de la liberté de la presse, la Guinée apparaît comme un cas préoccupant dans un monde où la liberté des médias est un indicateur crucial de la santé démocratique. Alors que le thème mondial de cette année met l’accent sur « La presse au service de la planète : le journalisme face à la crise environnementale », la réalité des journalistes guinéens est marquée par des menaces bien plus immédiates : celle de la censure et de la répression.
Les autorités de transition guinéennes semblent déterminées à contrôler étroitement l’information. Le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), en usant de son influence sur la Haute Autorité de la Communication (HAC) et le système judiciaire, multiplie les mesures pour limiter la liberté de la presse. Des arrestations de journalistes, des confiscations d’équipements de transmission, des interférences dans les ondes radio, voire des coupures d’Internet, font partie des tactiques employées pour museler les voix dissidentes. Officiellement, ces actions sont justifiées par des raisons de sécurité nationale, mais pour beaucoup, elles visent à faire taire les critiques et à réduire l’espace de débat public.
Des figures politiques comme Cellou Dalein Diallo, leader de l’opposition, prennent position contre ces mesures répressives. À travers sa page Facebook, il a exprimé sa solidarité avec les journalistes victimes de cette répression et a condamné le recours à la force par le gouvernement de transition pour museler la critique sur des sujets tels que la corruption, l’enrichissement personnel des dirigeants et les violations de la Charte de la Transition. « Je saisis l’opportunité que m’offre la célébration de cette journée pour exprimer ma solidarité à tous les journalistes victimes de cette folie liberticide de la junte et pour réitérer mes encouragements et mon soutien à tous ceux qui luttent pour la restauration de la liberté de la presse et du droit à l’information », a-t-il déclaré.
Le climat politique en Guinée est tendu, et les pressions exercées sur les journalistes ne font qu’aggraver la situation. Le droit à l’information et la liberté de la presse sont des piliers essentiels de toute société démocratique, et leur érosion en Guinée est un signe inquiétant. Les défenseurs de la liberté de la presse continuent de se battre, mais ils font face à des défis de plus en plus redoutables.
En cette Journée mondiale de la liberté de la presse, le monde doit porter une attention particulière à la Guinée, où la lutte pour le droit à l’information est plus cruciale que jamais. Les voix courageuses qui défendent ces principes doivent être soutenues, car elles représentent l’espoir d’une transition véritablement démocratique.
Alpha Amadou Diallo