En cette journée marquant le troisième anniversaire du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), Boubacar Yacine Diallo, président de la Haute Autorité de la Communication (HAC), a livré un message fort et sans ambiguïté sur le rôle primordial des journalistes dans la société guinéenne. Diffusée sur plusieurs radios et télévisions du pays, son intervention mérite une attention particulière, tant elle soulève des questions cruciales pour l’avenir de la presse en Guinée.
Dès ses premiers mots, le président de la HAC a rappelé l’essence même du journalisme : une mission de critique et de vérité. Que la presse soit modeste ou influente, sa responsabilité reste inaltérable. « La presse a le devoir de critiquer, mais aussi l’obligation de rapporter fidèlement les faits », a-t-il insisté, pointant du doigt une réalité préoccupante : l’absence de rigueur chez certains professionnels des médias.
Certes, Diallo reconnaît les avancées en matière de liberté de la presse dans le pays. Il est bon de le dire. Mais la satisfaction de cette relative liberté ne doit pas masquer les défis persistants qui jalonnent le quotidien des journalistes guinéens. La fermeture récente de plusieurs grands groupes de presse en est l’illustration la plus flagrante.
Le propos du président de la HAC ne s’arrête pas à l’analyse d’une situation. Il va plus loin, interpellant directement les journalistes sur leur conscience citoyenne. Car, comme il le souligne à juste titre, « un journaliste est avant tout un citoyen. Sans paix, il n’existe pas. » Ces mots résonnent particulièrement dans un contexte où la tentation est grande, pour certains, de jouer les pyromanes au nom d’une célébrité éphémère. La profession de journaliste, rappelle Diallo, ne consiste pas seulement à dénoncer ce qui ne fonctionne pas, mais aussi à reconnaître et mettre en valeur ce qui marche. Voilà un appel à l’équilibre et à la responsabilité.
Il est indéniable que cette intervention survient à un moment charnière pour la presse guinéenne. Si les défis sont nombreux, la voie indiquée par Boubacar Yacine Diallo est celle d’une profession consciente de son rôle, de son influence, et de son devoir envers une société en quête de stabilité et de vérité. Le journalisme en Guinée ne peut se permettre d’être autre chose qu’un pilier de la paix et du progrès.
Ainsi, la question qui se pose désormais à chaque journaliste est claire : comment concilier liberté, vérité et responsabilité dans un environnement aussi fragile que celui de la Guinée actuelle ? La réponse, elle, se trouve sans doute dans la capacité de la presse à se réinventer sans trahir ses fondements.
Alpha Amadou Diallo