La cavale de Claude Pivi, figure controversée et homme en fuite, a pris fin mardi soir dans un petit village à la frontière entre le Liberia et la Guinée. Celui qui était devenu l’homme le plus recherché du pays a été arrêté aux côtés de son fils, Verny Pivi, par les autorités libériennes. La nouvelle, confirmée par Dansa Kourouma, président du Conseil national de la transition guinéenne, à RFI, résonne comme un coup de tonnerre au cœur de la Guinée.
Pivi, en fuite depuis le 4 novembre dernier, était condamné en juillet à la réclusion criminelle à perpétuité pour son rôle dans les tragiques événements du 28 septembre 2009. Ce jour-là, des dizaines de manifestants ont été massacrés dans un stade de Conakry, un épisode qui hante encore la mémoire collective du pays. La sentence de Pivi était assortie d’une période de sûreté de 25 ans, un signal fort que la justice guinéenne ne plierait pas face aux anciens barons du régime.
Mais le chapitre le plus étonnant de cette saga est sans doute l’implication de son fils, Verny Pivi. Considéré comme l’architecte de l’évasion spectaculaire de son père de la prison centrale de Conakry, Verny a été capturé en même temps que lui. Ce double coup de filet envoie un message clair : nul n’est au-dessus des lois, même les figures autrefois puissantes du pays.
Cette arrestation pourrait bien marquer un tournant décisif pour la Guinée. Après des années d’instabilité politique et de transition, elle représente un symbole d’une justice qui, bien que tardive, se montre implacable. Si les détails sur les circonstances exactes de leur capture restent à venir, il ne fait aucun doute que la Guinée attend avec impatience la suite de ce feuilleton politico-judiciaire.
Dans ce contexte, une question brûlante demeure : cette arrestation incarne-t-elle réellement le début d’une nouvelle ère pour le pays, où l’impunité cesse d’être la norme ?
Alpha Amadou Diallo