Il y a quarante ans jour pour jour, le colonel Lansana Conté a ouvert le terrible camp Boiro à Conakry, un sombre chapitre de l’histoire guinéenne où environ 5000 Guinéens ont trouvé la mort sous la torture. Cette ouverture a marqué la fin d’une ère sombre, quelques jours après le décès de Sékou Touré. Mais qui était ce personnage ? Pour beaucoup, il demeure un symbole, une figure emblématique de l’anticolonialisme.
Sékou Touré, le père de l’indépendance guinéenne, est surtout connu pour avoir dit « non » à de Gaulle en 1958. Cet acte historique a permis à la Guinée de devenir le premier pays d’Afrique francophone à obtenir son indépendance totale. Pourtant, derrière cette image de leader anti-colonialiste, subsiste une ambivalence que l’historienne Céline Pauthier explore dans son ouvrage « Le non de la Guinée en 1958 » publié chez L’Harmattan.
Ainsi, le souvenir de Sékou Touré est complexe. Si pour certains, il demeure un héros qui a su dire « non » à l’oppression coloniale, pour d’autres, il est associé à une période sombre de répression politique et de violations des droits de l’homme, notamment à travers le tristement célèbre camp Boiro.
David Bonnadjèdjè