Le procès lié aux événements tragiques du 28 septembre 2009 en Guinée arrive à son point culminant. Les survivants des atrocités perpétrées au stade de Conakry attendent que justice soit rendue, espérant que les responsables de ces actes barbares répondront de leurs crimes.
La phase des confrontations vient de s’achever cette semaine, ouvrant la voie aux réquisitions et plaidoiries, qui débuteront le 13 mai. Le dénouement de ce procès est attendu avec impatience, car il pourrait avoir des répercussions majeures pour les victimes, les accusés et la société guinéenne dans son ensemble.
Dans une interview accordée à Guinee360, Mamadou Kaly Diallo, l’une des victimes, a exprimé sa satisfaction quant au déroulement des audiences. Il a salué le professionnalisme des juges et a appelé à un procès équitable. « Nous avons un tribunal serein, impartial, qui respecte le principe de présomption d’innocence », a-t-il déclaré. « Nous espérons que ce procès aboutira à une justice juste et équitable. Cela signifie que les coupables seront condamnés et que les innocents seront disculpés, avec réparation pour les victimes. »
Cependant, toutes les requêtes des parties civiles n’ont pas été acceptées. Lors de l’audience du 22 avril, le tribunal a rejeté une demande de transport judiciaire. Kaly Diallo a reconnu que, malgré la gravité des allégations de disparitions, le tribunal dispose d’une totale indépendance dans ses décisions. « Peut-être que le transport judiciaire aurait été utile, mais le tribunal a jugé qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour le justifier. Nous devons respecter sa décision et attendre la suite avec prudence », a-t-il ajouté.
Pour Mamadou Kaly Diallo, ce procès marque un tournant crucial pour la réconciliation nationale en Guinée. Il espère que cet événement restaurera la confiance entre le système judiciaire et les citoyens. « En Guinée, les dirigeants pensaient qu’ils étaient au-dessus de la loi. Le fait que d’anciens dignitaires, y compris un ancien président de la République, soient jugés par un tribunal ordinaire montre que la justice guinéenne peut faire face aux puissants. Cela pourrait ouvrir la voie à une relation plus saine entre la justice et les justiciables, ainsi qu’entre les gouvernants et les gouvernés », a-t-il souligné.
Au-delà de son importance judiciaire, ce procès représente l’espoir d’un pas significatif vers la réconciliation et la stabilité dans le pays. Les étapes suivantes du procès seront déterminantes pour voir si cet espoir se matérialise.
Alpha Amadou Diallo