L’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) traverse des temps tumultueux, comme en témoigne la récente prise de position de son coordinateur des fédérations nationales, Cellou Baldé. Lors d’une intervention remarquée sur la tribune de l’ancien ministre de la Citoyenneté, Khalifa Gassama Diaby, Baldé a appelé à rejeter non seulement la Haute Autorité de la Communication (HAC), mais aussi l’ensemble des institutions de la transition.
Ce n’est pas un rejet anodin. La HAC, selon Baldé, est devenue un instrument de répression contre les voix dissonantes, servant des intérêts particuliers plutôt que le bien commun. Son appel au rejet de cette autorité n’est pas un coup de tonnerre isolé : il s’inscrit dans un mouvement plus large de remise en question des structures de pouvoir en Guinée. Selon Baldé, la HAC, le Conseil National de la Transition (CNT), le gouvernement de transition et la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) sont autant de symboles d’un système qui ne fonctionne pas pour le peuple, mais pour des intérêts personnels.
Ce qui distingue la déclaration de Baldé, c’est son insistance sur le courage civique. En saluant Khalifa Gassama Diaby comme un « citoyen pro-démocratie », Baldé rappelle aux Guinéens que les droits de l’homme et la transparence ne doivent pas être pris à la légère. La répression des journalistes et les atteintes à la liberté d’expression doivent être combattues avec détermination.
La CRIEF, mise en place pour lutter contre la corruption, est également dans la ligne de mire de Baldé. Il la considère comme un outil répressif, une institution qui, au lieu de s’attaquer aux véritables problèmes économiques et financiers du pays, devient un mécanisme de contrôle politique.
Cellou Baldé lance ainsi un appel au peuple guinéen : récuser ces institutions qui servent des intérêts particuliers plutôt que l’intérêt public. C’est un cri pour une transition réellement démocratique, où les voix de tous les citoyens peuvent être entendues, et où la justice et la transparence sont les piliers de la gouvernance.
Son message, loin d’être un simple discours politique, résonne comme un appel à l’action. La Guinée peut-elle se permettre de continuer sur la voie de la répression et de la rétention du pouvoir, ou est-il temps de réévaluer les fondations mêmes de ses institutions ? La réponse pourrait déterminer l’avenir démocratique du pays.
Alpha Amadou Diallo