Kobayah, 6 mai 2024-Une colère sourde gronde dans les rues de Kobayah. Ce matin, elle a éclaté en une manifestation, menée par les femmes commerçantes du marché local, décidées à ne pas céder face à ce qu’elles considèrent comme une injustice flagrante. Leur grief : une expulsion brutale orchestrée par les autorités locales, laissant des centaines de familles dans la détresse. C’est le cri d’un quartier qui refuse de se laisser écraser par la loi du plus fort.
Le cortège s’est formé dès l’aube, les femmes, rejointes par des jeunes du quartier, bloquant la route principale reliant Kobayah à T6. Cette mobilisation inattendue a paralysé le trafic, faisant passer un message clair : les femmes du marché de Kobayah ne se laisseront pas expulser sans se battre.
Au centre de la contestation, Hadja M’balou Bangoura, leader des femmes commerçantes, dénonce avec véhémence l’attitude des autorités locales. Pour elle, le coupable est évident : un certain El Hadj Boubacar Diallo, alias « Foulaba », soutenu par le quartier et la mairie, a mis la main sur le marché. « C’est un coup de force pur et simple, » s’indigne-t-elle. « Ils ont commencé à déguerpir à 3 heures du matin, saccageant tout sur leur passage. Nos moyens de subsistance réduits à néant, au profit d’un seul homme. »
La brutalité de l’expulsion est déconcertante. Des tables brisées, des conteneurs saccagés, des biens précieux et de l’argent durement gagné, tout a été emporté par ce coup de force soudain. Hadja M’balou Bangoura estime que plus de 500 conteneurs ont été détruits. Elle parle avec une amertume palpable, décrivant la détresse des femmes du marché qui se retrouvent aujourd’hui sans rien.
Au-delà des pertes matérielles, cette manifestation symbolise le mécontentement profond qui s’installe à Kobayah. Les habitants dénoncent l’opacité des autorités locales et leur violence. La question qui se pose désormais est simple : comment un quartier peut-il fonctionner lorsque ses dirigeants semblent favoriser les intérêts d’un seul individu au détriment du bien commun?
Les femmes du marché réclament justice. Elles appellent à une solution pacifique, qui garantirait leur droit de travailler sans craindre de nouvelles expulsions. Elles ne demandent pas la lune, juste la possibilité de reconstruire leur vie. Leur voix résonne aujourd’hui comme un avertissement : les communautés n’accepteront plus l’injustice silencieusement. La balle est désormais dans le camp des autorités locales. Choisiront-elles le dialogue ou la répression? Leur réponse déterminera l’avenir de Kobayah.
Alpha Amadou Diallo