Dans un climat politique déjà tendu, le vice-président de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD), Dr Edouard Zoutomou Kpoghomou, a sonné l’alarme. Il adresse un message sans équivoque au président de la transition, Mamadi Doumbouya : tout retard dans le calendrier de la transition au-delà de 2024 pourrait plonger le pays dans une crise profonde et mettre en péril la stabilité de la nation ainsi que celle du président lui-même.
Dr Kpoghomou ne mâche pas ses mots en soulignant l’importance capitale pour le Comité National du Rassemblement et du Développement (CNRD) de respecter les échéances fixées. « Une transition qui traîne en longueur devient un danger latent pour tout le monde », affirme-t-il, rappelant que même le Premier ministre avait, à un moment donné, partagé cette inquiétude, malgré un changement ultérieur de discours.
Pour le vice-président de l’ANAD, l’urgence est de mettre tout en œuvre pour que la transition soit achevée d’ici le 31 décembre 2024, selon les dix points convenus. Il met en garde contre les répercussions potentiellement désastreuses d’un échec à respecter ce délai. « Le CNRD a signé l’accord avec la CEDEAO en pleine connaissance des implications. Cela signifie qu’ils avaient l’intention et les moyens de respecter cet engagement. Ils l’ont fait sans aucune contrainte », martèle-t-il.
En matière de retour à l’ordre constitutionnel, Dr Kpoghomou se montre catégorique : il n’est pas nécessaire de rédiger une nouvelle constitution à chaque changement de régime. « Si c’était le cas, les États-Unis en seraient aujourd’hui à près de 200 versions de leur constitution. Ils ont procédé à 27 amendements, mais la constitution initiale demeure. Nous pouvons suivre cet exemple et mettre à jour notre constitution sans la remplacer intégralement », argumente-t-il.
En conclusion, il lance un appel à la lucidité au général Mamadi Doumbouya, l’exhortant à ne pas se laisser manipuler. « Le président de la transition doit comprendre qu’il est en train d’être trompé et que les conséquences seront lourdes », avertit-il.
Le message est clair : le respect du calendrier de la transition est crucial non seulement pour la crédibilité du CNRD mais aussi pour la stabilité future du pays. Dr Kpoghomou rappelle que le temps presse et que chaque jour de retard augmente les risques d’instabilité. Il est temps d’agir, et vite.
Alpha Amadou Diallo