Conakry, 20 mai 2024 — La session des examens nationaux 2024, initialement menacée par des grèves, a finalement eu lieu après des négociations de dernière minute, soulevant des interrogations sur la véritable portée de cette crise.
Un Accord en Catimini
Après une période de tensions et d’incertitudes, le ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, sous la direction de Jean-Paul Cedy, a conclu un accord discret avec les parties concernées. Cet accord visait à garantir la tenue des examens nationaux, évitant ainsi une paralysie totale du système éducatif guinéen.
Les Points Clés de l’Accord
- Rencontre avec le Ministre :
Le ministre a finalement accordé une audience après avoir été accusé de mauvaise gestion de la crise par diverses parties prenantes.
- Participation à l’Atelier Préparatoire :
Des représentants ont participé à un atelier de trois jours à Conakry du 13 au 15 mai 2024. Malgré une atmosphère tendue, exacerbée par des humiliations subies lors de la dernière journée, leur présence a été maintenue.
- Supervision et Récompenses :
Deux délégués ont été désignés pour superviser le baccalauréat 2024, avec la promesse d’une prime de participation et une éventuelle supervision nationale, un poste traditionnellement associé à des privilèges notables.
- Contrats des Enseignants :
Les enseignants contractuels de Conakry se sont vu offrir une promesse non tenue concernant la régularisation de leurs contrats, augmentant leur frustration.
Une trêve fragile
Les parties se sont engagées à respecter cet accord et à maintenir le silence jusqu’à l’annonce des résultats des examens. Toutefois, cet accord apparaît comme une solution temporaire plutôt qu’une résolution des problèmes structurels de l’éducation en Guinée.
Une crédibilité en jeu
Les examens nationaux de 2024 sont présentés comme les plus crédibles des 65 dernières années en Guinée, mais cette affirmation suscite des doutes. Les pratiques douteuses et les promesses non tenues continuent de miner la confiance dans le système éducatif.
Réflexions et Perspectives
Cette situation met en lumière les dynamiques de pouvoir et les enjeux personnels qui prédominent souvent dans les négociations du secteur public en Afrique. Il est évident que des réformes profondes sont nécessaires pour garantir une éducation de qualité et un traitement équitable des enseignants et des élèves.
En conclusion, bien que la menace de grève ait été écartée, le chemin vers une véritable amélioration du système éducatif guinéen reste semé d’embûches. Les promesses creuses et les solutions de façade ne feront que retarder l’inévitable : une réforme en profondeur est indispensable pour répondre aux attentes de tous les acteurs impliqués.
David Bonnadjèdjè