Un rassemblement de protestation contre les délestages électriques a viré au drame à Taouyah, un quartier de la commune de Ratoma, dans la nuit de lundi. Trois personnes, dont une femme, ont perdu la vie après que des affrontements ont éclaté entre des manifestants et les forces de l’ordre. Le conflit a commencé lorsque des jeunes ont réclamé la réparation de leur transformateur électrique, lequel les avait privés de courant depuis le début de la semaine.
Selon les témoins sur place, les événements ont dégénéré lorsque des habitants du quartier ont érigé des barricades pour protester contre les coupures d’électricité. Les tensions ont rapidement augmenté, provoquant des violences entre les manifestants et les forces de sécurité. Parmi les victimes, on compte une jeune femme qui aurait été abattue d’une balle au niveau de la poitrine, et un jeune homme de quinze ans, Moussa, qui a été tué alors qu’il n’était pas impliqué dans la manifestation.
Le témoignage de la mère de Moussa est bouleversant : « Il a braqué l’arme sur mon fils et a dit : ‘Tu fais quoi ici ? Tu es impoli, tu vas me connaître tout à l’heure.’ Puis il a tiré sur mon fils. » Elle accuse une policière du maintien de l’ordre, identifiée comme M’Mabinty Camara, d’avoir tué son fils. Les parents des victimes exigent une enquête sérieuse pour traduire en justice les responsables de ces actes tragiques. « Que justice soit rendue pour mon fils. Tirer sur un enfant à balle réelle, c’est un innocent, il n’a que quinze ans », déclare la mère de Moussa avec une grande émotion.
Les forces de l’ordre affirment qu’elles ont agi pour rétablir le calme, mais les manifestants ont riposté avec violence. Au moment où nous avons quitté les lieux, la tension semblait retomber, mais les jeunes restaient sous le choc, et le quartier portait les stigmates des affrontements. Ces trois morts s’ajoutent à la liste des victimes de la violence due au manque d’électricité, une problématique qui continue de susciter l’indignation dans la région.
Fatimatou Diallo