À Kindia, des élèves sont évacués de leurs classes pour laisser place à la présentation d’un projet de constitution, mettant en lumière un mélange inquiétant entre éducation et politique. Une situation qui soulève des interrogations sur le rôle des écoles et l’instrumentalisation des jeunes dans des causes extérieures à leur formation.
Cette décision, lourde de symboles, soulève des questions légitimes. Quel rôle entend-on désormais assigner aux écoles ? Les jeunes, qui devraient se concentrer sur leur apprentissage et leur développement intellectuel, doivent-ils devenir des spectateurs involontaires des affaires politiques ? Ce glissement dangereux rappelle des pratiques que l’on pensait révolues : la mobilisation forcée des élèves et l’utilisation des institutions éducatives à des fins politiques.
Cette situation, qui suscite une vive indignation, met en lumière des habitudes que la Guinée croyait avoir laissées derrière elle. Détourner les élèves de leur cursus scolaire pour des motifs politiques revient à saper le respect dû à l’éducation et à raviver une culture d’instrumentalisation des jeunes. Ce retour en arrière est non seulement regrettable, mais il constitue une atteinte à l’instruction, pourtant présentée comme une priorité nationale.
Face à cette réalité, une question demeure : quel message transmet-on aux jeunes lorsqu’on leur demande de sacrifier leur éducation au profit d’agendas politiques ? Le cadre scolaire doit être respecté sans compromis. Ce sont les écoles – et non les tribunes politiques – qui façonnent les citoyens éclairés de demain. Si l’ambition est de bâtir un avenir meilleur, cela commence par la préservation de l’espace sacré que constitue l’éducation.
Abdoul Chaolis Diallo