La sortie médiatique des commissaires de la Haute Autorité de la Communication (HAC) à Kankan a secoué le paysage journalistique guinéen, provoquant une réaction immédiate du Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG). Djènè Diaby et Ibrahima Tawel Camara, en mission officielle, ont fait des révélations fracassantes lors d’une conférence de presse le 12 juin, accusant la junte militaire de graves menaces contre la liberté de la presse et la sécurité des journalistes.
Le SPPG, gardien des droits des travailleurs et des principes journalistiques, a vigoureusement condamné ces actions qu’il qualifie d’attentatoires à la liberté de la presse et à l’indépendance des médias. Les commissaires ont affirmé que les membres du Conseil National de la Réconciliation et du Développement (CNRD) sont prêts à tout pour conserver leur pouvoir, même à recourir à la violence extrême.
Cette déclaration a été prise au sérieux par le SPPG, notamment à la lumière des récentes menaces de mort visant plusieurs journalistes, y compris leur Secrétaire Général, Sékou Jamal Pendessa, qui a miraculeusement échappé à des tentatives d’enlèvement en mai et juin 2024.
Le syndicat a exprimé son indignation face à ce retour à des pratiques d’un autre âge et a appelé les autorités judiciaires à agir rapidement pour protéger les journalistes menacés.
En outre, les commissaires de la HAC ont dénoncé l’attitude de la junte militaire qui, selon eux, se soucie peu des lois et préfère recourir à la force pour imposer ses décisions. Ils ont également révélé que la HAC avait demandé à plusieurs reprises aux médias de fermer les yeux sur les violations des lois régissant la presse pendant la transition.
Le SPPG rappelle avec fermeté qu’aucune période, même celle de la transition militaire, ne saurait justifier la violation des droits et libertés fondamentaux, comme stipulé dans la charte de la transition elle-même.
Les commissaires n’ont pas mâché leurs mots concernant une présumée corruption impliquant des paiements de la part du général Mamadi Doumbouya aux propriétaires de médias, qui auraient failli à leurs engagements envers la junte, entraînant ainsi la fermeture de leurs entreprises et la perte de près de 1000 emplois.
Face à ces allégations graves, le SPPG exige la publication immédiate de la liste en question et appelle les médias affectés à poursuivre leur action en justice jusqu’au bout.
En conclusion, le syndicat souligne que ces pratiques, si avérées, vont à l’encontre des principes éthiques du journalisme et de la bonne gouvernance. Les travailleurs innocents ne doivent pas subir les conséquences de décisions illégales, et le SPPG demande la libération des médias concernés ainsi que des réparations pour les dommages causés.
Lire la:Déclaration SPPG aa
Amadou Diallo