Scandale à la Douane : 700 milliards GNF détournés, le ministre du Budget dénonce « les petits malins » responsables de gros dégâts
Le ministre du Budget, Facinet Sylla, a vivement réagi à l’affaire du détournement de 700 milliards de GNF à la Douane, un scandale qui secoue l’administration publique guinéenne. Selon lui, cet événement met en lumière l’importance de sécuriser les ressources mobilisées par l’État pour éviter de tels incidents.
« Il y a la mobilisation des ressources, mais il faut aussi les sécuriser », a souligné Facinet Sylla, expliquant que les efforts du gouvernement pour introduire des réformes numériques n’ont pas suffi à prévenir ce genre de malversation. Ces réformes, qui visent à réduire les risques liés au facteur humain, sont d’autant plus cruciales que ce dernier reste, selon le ministre, « le plus grand risque ».
Le ministre a précisé qu’une plateforme appelée « Guichet unique du commerce extérieur » avait été mise en place pour gérer et sécuriser tous les paiements douaniers. Cependant, son déploiement partiel avait entraîné des dérogations permettant des traitements manuels et l’utilisation de systèmes alternatifs. Il a ajouté que cette situation, bien qu’initialement justifiée, a donné lieu à des abus : « Quand la plateforme a été pleinement déployée, les dérogations temporaires auraient dû être fermées, mais certains ont continué à contourner le système, ce qui a causé de gros dégâts », a dénoncé le ministre.
Facinet Sylla a également souligné l’implication personnelle du président Mamadi Doumbouya dans la gestion de ce scandale. « Le président Doumbouya s’est directement engagé dans la lutte contre cette fraude, supervisant de près l’affaire et prenant toutes les mesures nécessaires pour sécuriser les systèmes et mettre en garde à vue les suspects », a-t-il indiqué.
Toutefois, le ministre a rappelé le principe fondamental de la présomption d’innocence, affirmant que « toutes les personnes interpellées sont présumées innocentes ». Il a confié que la justice poursuivra son travail, et que désormais, l’objectif est de minimiser les dommages et d’éviter de futures dérives similaires.
Cet incident met en lumière les défis de la digitalisation dans la gestion des finances publiques, et la nécessité d’une vigilance accrue face aux risques de corruption dans les systèmes de contrôle.
Moussa Aziz Camara