Sous le feu des projecteurs depuis son investiture en tant que Premier ministre, Bah Oury suscite une vague de réactions au sein des acteurs socio-politiques. Dans une déclaration fracassante publiée ce vendredi 1er mars 2024, la Direction nationale du parti d’Alpha Condé a catégoriquement rejeté cette nomination, accusant le nouvel élu d’être un soutien de longue date de la Junte au pouvoir en Guinée.
Pour l’ancienne coalition au pouvoir, la désignation de Bah Oury apparaît comme une prolongation de l’esprit du Comité national pour le redressement et le développement (CNRD). La déclaration de l’ex-coalition stipule sans équivoque que « Bah Oury, depuis toujours associé à la junte au pouvoir, ne peut prétendre à aucune neutralité dans la gestion de la transition en cours dans notre pays. »
Face à cette situation, le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) Arc-en-ciel se distancie fermement de cette nomination, soulignant que les préoccupations du parti vont bien au-delà de cette nouvelle configuration gouvernementale. « Premièrement, la libération sans condition de nos camarades injustement accusés et incarcérés par la junte militaire à travers sa Cellule de Renseignements et d’Investigations sur les Enrichissements illicites et le Financement du Terrorisme (CRIEF). Deuxièmement, le retour organisé et sans condition du Président Alpha Condé aux affaires. Pour le reste, la décision reviendra au peuple souverain de Guinée », a précisé le parti dans son communiqué.
La question cruciale demeure de savoir si Bah Oury pourra défier les pronostics, mais déjà des voix s’élèvent pour le qualifier de partisan. Cette étiquette risque de compliquer sa tâche dans la coordination du cadre du dialogue inter-guinéen, faisant de sa mission un défi complexe et scruté par tous les observateurs politiques.
Sibé Fofana