Sous la coupe de l’État depuis 1958, le district de Téné Warkhalan, situé à environ 12 km de la commune rurale, se débat dans une réalité désespérante, dépourvu de toute infrastructure de base. Cet oubli flagrant se manifeste cruellement à travers l’absence d’eau potable, l’inexistence d’installations sanitaires, l’absence de réseau téléphonique, et des routes impraticables qui dessinent le visage déchirant de Warkhalan, un district relevant de la sous-préfecture de Bangouya.
Le cri d’alarme résonne à travers les paroles de l’Imam Mamadouba Soumah, qui affirme avec conviction : « Depuis 1958, Téné Warkhalan n’a bénéficié d’aucune infrastructure de la part de l’État. Je peux vous assurer que Warkhalan est l’un des districts les plus enclavés de Kindia. La route que vous avez empruntée pour arriver jusqu’ici est le fruit de notre travail. C’est avec des moyens rudimentaires, pelle, pioche, coupe-coupe et avec nos petites mains, qu’elle a été construite. »
L’injustice se dévoile davantage lorsque l’on apprend qu’aucun poste de santé n’existe dans cette localité. Le centre de santé le plus proche se trouve à plus de 20 km, inaccessible en raison des routes délabrées. Les femmes enceintes sont particulièrement vulnérables, privées de suivi médical, et doivent parcourir 20 kilomètres pour atteindre le poste de santé le plus proche lors de l’accouchement, exposant ainsi certaines d’entre elles à des risques mortels en cours de route.
L’Imam Mamadouba Soumah exprime le désespoir de la communauté en déclarant : « Des situations déplorables persistent, et nous demandons au président, le colonel Mamady Doumbouya, de nous aider à obtenir un poste de santé et une école pour notre communauté. »
L’Imam Mamadouba Soumah souligne également un problème crucial lié à l’éducation : « Nous avons une école de trois classes construites par la communauté, mais elle ne peut accueillir l’effectif actuel. Près de 100 élèves sont inscrits, mais le nombre d’enfants qui n’ont pas eu la chance de s’inscrire est encore plus important. Ces enfants seuls pourraient remplir deux salles de classe. »
Face à cette situation alarmante, la population de Téné Warkhalan lance un appel pressant au président Mamady Doumbouya, espérant que leur détresse ne restera pas lettre morte dans les annales de l’oubli.
Bangouya/DB correspondant de lindependant.org