Dans le paisible district de Koliaghé à Kindia, un conflit a pris une tournure dévastatrice opposant Ibrahima Kalil Diallo à l’association « LABESANGNI ». Ce différend, qui a atteint un nouveau pic de tension récemment, s’enracine dans des revendications territoriales et des querelles juridiques de longue date.
Dimanche dernier, Ibrahima Kalil Diallo a été confronté à un spectacle désolant : le fruit de toute une vie de travail réduit en cendres. Des individus se proclamant propriétaires terriens ont détruit ses biens et incendié ses installations, exprimant ainsi leur mécontentement face à la mort en détention d’un des leurs. Après une sortie médiatique mardi, mettant en lumière la souffrance de la victime, le camp adverse a répliqué ce mercredi, réclamant également le droit de réponse.
Au cœur de cette saga foncière se trouve la vie bouleversée d’Ibrahima Kalil Diallo, reconnu comme occupant légal par un jugement rendu en sa faveur au tribunal de Kindia. Le litige porte sur un domaine de plus de 80 hectares. En moins de 48 heures, tout ce qu’il possédait s’est évaporé. Dévasté, il témoigne dans un mélange d’émotions et de désespoir : « Ils ont détruit tout ce que j’ai. Aujourd’hui, je n’ai plus un sou en poche. Mes quatre véhicules, mes six maisons, mes engrais, mon argent, même mon chien, même mon chat… tout a été anéanti. Que Dieu rende justice entre moi et ces gens-là. Ils ont détruit tout ce que j’ai construit pendant toute ma vie. J’ai 57 ans cette année… »
Malgré les décisions favorables rendues par le tribunal de Kindia et la Cour Suprême, la communauté de Koliaghé reste sourde aux appels à la raison. Soriba Camara, président de la jeunesse locale, est accusé d’être à la tête des attaques de vandalisme contre les biens d’Ibrahima Kalil Diallo. Dans sa défense, il relate les événements selon son point de vue : « Monsieur est venu, il a mis des gens en prison. Trente-cinq personnes ont été incarcérées à cause de M. Diallo, et quatre sont décédées. C’est la quatrième personne qui est morte le dimanche 17 mars 2024. »
Quant aux documents prouvant la propriété, Soriba Camara affirme ne pas en disposer, bien qu’il continue de revendiquer les terres au nom de la communauté de Koliaghé : « À l’époque de Lansana Conté, il avait ordonné que toutes les terres ayant appartenu au colon soient restituées à leurs propriétaires d’origine. Malheureusement, nous n’avons plus ces documents, et celui qui les détenait est décédé… »
Soriba Camara nie toute implication dans les actes de vandalisme sur les terres de la victime. Selon lui, les dégâts sont survenus après l’incarcération de certains membres de leur communauté, mais il rejette toute responsabilité dans ces événements.
Transcrit par : Alpha Amadou Diallo