Cellou Dalein Diallo, leader de l’UFDG, ne mâche plus ses mots. Dans une interview récente, il a clarifié sa position vis-à-vis de la junte militaire au pouvoir en Guinée, trois ans après le coup d’État du 5 septembre 2021. Loin d’une critique gratuite du régime, l’ancien Premier ministre dénonce ce qu’il considère comme une trahison des engagements pris par le général Mamadi Doumbouya. Diallo ne conteste pas la légitimité du coup d’État en tant que tel, qu’il avait initialement soutenu, mais plutôt l’abandon des promesses qui avaient suscité son adhésion.
Il est important de rappeler que dès les premiers jours suivant le putsch, Diallo s’était mobilisé pour convaincre la communauté internationale d’accorder une chance au CNRD. « J’ai parcouru le monde pour défendre ces jeunes officiers », confie-t-il, évoquant alors l’espoir de voir la Guinée entrer dans une nouvelle ère de démocratie et de respect des droits humains.
Mais cet espoir s’est rapidement érodé. Promesses d’élections libres et transparentes, rétablissement des libertés publiques, fin de l’instrumentalisation de la justice : toutes ces garanties, qui avaient motivé le soutien de Diallo, semblent aujourd’hui oubliées. « Ce que je critique, ce n’est pas la junte en elle-même, mais la trahison des engagements pris devant le peuple et la communauté internationale », martèle-t-il avec amertume.
Diallo pointe également du doigt un bilan humain désastreux : 55 Guinéens ont perdu la vie lors de manifestations réprimées par les forces de sécurité, sans qu’aucune enquête ne soit menée. Un chiffre accablant qui renforce sa désillusion face à la transition. Ce n’est pas seulement une question de politique, c’est une question de justice et de respect des droits fondamentaux, que Diallo met désormais au centre de son combat.
Algassimou L Diallo