Une fois de plus, une institution guinéenne se retrouve victime d’un piratage informatique. Cette fois, c’est le Ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Guinéens établis à l’étranger qui en fait les frais. Dans un communiqué publié ce mardi, le département dirigé par Dr Morissanda Kouyaté dénonce l’infiltration de ses plateformes officielles par des hackers diffusant de faux messages et réclamant des contributions financières.
Ce n’est malheureusement pas une première. Depuis plusieurs années, les cyberattaques se multiplient, exploitant les failles des systèmes informatiques de nos administrations. Cette dernière intrusion est une alerte supplémentaire sur la vulnérabilité de nos institutions face à une cybercriminalité qui ne cesse de gagner du terrain. Comment expliquer qu’un ministère aussi stratégique soit la cible de telles manœuvres, sans qu’aucune prévention efficace n’ait été mise en place ?
Le ministère tente de rassurer en affirmant que ces messages sont frauduleux et appelle à la vigilance. Mais ce simple appel suffit-il face à l’ampleur du problème ? Ce nouvel incident soulève la question cruciale de la cybersécurité au sein de l’administration guinéenne. Quels sont les moyens déployés pour prévenir ces attaques ? Existe-t-il un véritable plan de protection des données sensibles de l’État ?
Nous sommes entrés dans une ère où l’information est une arme et sa protection une priorité absolue. Laisser nos institutions à la merci des hackers, c’est exposer non seulement la crédibilité de l’État, mais aussi la sécurité des citoyens. Il est urgent que les autorités prennent conscience de l’importance d’un système de cybersécurité robuste et adapté aux menaces actuelles.
Il ne suffit plus de dénoncer les attaques après coup. Il faut prévenir, protéger et surtout réagir avec une stratégie digne de ce nom. Faute de quoi, ce piratage ne sera qu’un parmi tant d’autres, dans une longue série d’humiliations numériques pour notre pays.
Amadou Diallo