Le mardi 4 juin 2024, à 17 heures, le domicile de Me Thierno Souleymane Baldé, avocat renommé et ardent défenseur des droits de l’homme, a été le théâtre d’une intervention brutale des forces de sécurité à Kobaya marché. Cet événement, qui suscite de vives inquiétudes, a été rapidement porté à l’attention de l’opinion publique par Me Baldé lui-même.
« Une douzaine de policiers ont fait irruption chez moi, » raconte-t-il. « Ils sont arrivés à bord d’un pick-up de la CMIS et d’une BMW cendrée. Après avoir frappé en vain, ils ont escaladé la porte principale et pénétré dans la cour. » Me Baldé, absent lors des faits, décrit une scène troublante où les forces de l’ordre ont fouillé la propriété, brisant une fenêtre de l’annexe et tentant de forcer les portes métalliques. « Heureusement, les chiens étaient enfermés. Autrement, ils auraient sûrement été abattus, » ajoute-t-il.
L’avocat, apprenant tardivement l’intrusion, a tenté de joindre les autorités compétentes. « J’ai informé le Procureur de la République, mais il n’était pas au courant. De même pour le Directeur régional de la police et les commissariats de Sonfonia et de Nongo, » précise-t-il, soulignant l’absence de coordination apparente. « Même le CMIS d’Enco 5 affirme ne pas être informé. »
Face à cette intrusion injustifiée, Me Baldé a choisi de réagir par des moyens légaux. « J’ai décidé de porter plainte contre X pour violation de domicile et destruction de bien privé auprès du Tribunal de Dixinn, » annonce-t-il. Il a également saisi le Directeur national de la police, le Ministre de la Sécurité, le Parquet général et le Conseil de l’ordre des avocats. « Je vais adresser des lettres à toutes les autorités pour éviter qu’on prétende ne pas être au courant de ce qui pourrait m’arriver. »
Avec une détermination inébranlable, Me Baldé rassure ses soutiens : « Je suis prêt à me présenter à n’importe quelle autorité, à n’importe quel moment, pourvu que je sois informé d’une convocation. Ceux qui sont derrière cette descente devraient savoir qu’ils ne peuvent pas m’intimider. Je suis prêt à donner ma vie pour les causes que je défends et je continuerai mon travail comme d’habitude. »
Il lance enfin un appel à l’aide pour identifier les responsables de cette intrusion. « Je m’en remets à Dieu pour ce qui concerne ma sécurité. Merci de partager ce message pour m’aider à identifier les responsables, » conclut-il.
Cette descente musclée chez Me Baldé, figure emblématique de la défense des droits humains, interpelle sur les méthodes employées et soulève des questions sur la protection des libertés fondamentales dans notre société.
Algassimou L Diallo