Deux morts, au moins, sont à déplorer en Guinée à la suite de violentes manifestations ayant éclaté dans la capitale, Conakry. Alors que les syndicats guinéens ont lancé un appel à la grève générale ce lundi, des jeunes de la route Le Prince ont pris d’assaut les rues pour affronter les forces de l’ordre. À l’heure actuelle, le bilan tragique pourrait encore s’alourdir, avec deux personnes gravement blessées se battant pour leur vie.
Selon une source hospitalière qui a échangé avec un correspondant de l’AFP, deux décès ont été confirmés plus tôt dans la journée, résultant de tirs à balles réelles. Parmi les victimes se trouve un élève de 18 ans, Mamadi Keïta, touché au thorax à Sonfonia, un quartier de la haute banlieue de Conakry secoué par les violences ce lundi.
D’autres quartiers comme Bambeto, Wanindara, ainsi que d’autres points chauds de la route Le Prince ont également été le théâtre de violences ces dernières heures. Hamdallaye a été le lieu où Abdoulaye Touré, la deuxième victime de la journée, a succombé à ses blessures. Pendant ce temps, dans le reste de la ville, notamment dans son centre des affaires, Kaloum, un calme inhabituel régnait. Cependant, les principaux secteurs de l’économie guinéenne, tels que les banques, les mines, les télécommunications et les transports, étaient paralysés en raison de la grève générale à laquelle se sont ralliés les syndicats.
La principale revendication des manifestants reste la libération du leader du syndicat de la presse, récemment condamné à trois mois de prison ferme. Ils exigent également une baisse des prix des denrées de première nécessité. Malgré des tentatives de médiation, notamment par les leaders religieux et les autorités, le dialogue semble au point mort pour le moment.
Aziz Camara