Le lundi 3 juillet 2023, quatre militaires ont été condamnés à des peines allant d’un à 10 ans de prison par le tribunal militaire de Conakry pour leur implication dans le vol de 175 armes au Centre d’entraînement aux opérations de maintien de la paix de Samoreya, situé dans la préfecture de Kindia en avril dernier. Le civil qui était dans le box des accusés a été libéré pour délit non constitué. Me Mory Doumbouya, est l’avocat des accusés.
« Le délibéré vient d’être vidé en audience publique conformément à la loi. Nous sommes intervenus dans cette procédure pour assurer la défense de quatre accusés militaires et un accusé civil. Au terme des délibérations du tribunal criminel, le civile qui comparaissait comme co-accusé aux côtés des militaires comparant également a été complètement mis hors de cause au bénéfice du doute. Parce que le tribunal a estimé que les charges n’étaient pas réunies ou fondées contre lui pour motiver une quelconque condamnation(…). Les quatre autres ont été reconnus coupable des faits et le principal concerné a été condamné à 10 ans. Les trois autres à sept mois assortis de sursis et cinq mois de prison soit au total un an et une amande de cinq millions de francs guinéens. Le principal accusé condamné doit aussi payer une amande de 50 millions », a détaillé l’avocat.
Selon lui, l’Etat était constitué comme partie civile à ce procès. Donc, sur l’action civile, ses clients ont été condamnés « solidairement au paiement de la somme d’un milliard 500, bien sûr en ordonnant la confiscation des armes saisies ».
Cependant « nous allons, après avoir échangé avec nos clients, user des recours qui sont prévus par les dispositions de l’article 71 du code de justice militaire, comme vous savez, une première condamnation est toujours le début ou le commencement d’un long processus. Parce que ces juges qui viennent de statuer ne sont pas des juges naturels des parties. Nous allons user des recours qui sont prévus pour contester légalement et en partie ces décisions-là devant la Cour d’appel notamment devant la chambre spéciale militaire ».
L’avocat précise que lors des débats aucun lien qui incrimine l’ancien chef d’état-major, le général de Brigade Sadiba Coulibaly, n’a été établi.
« Je pense que l’élément fondamental qui avait pratiquement envahi la cité dans cette affaire, se rapportait à une implication présumée de l’ancien chef d’état-major général des armées dans les faits incriminés. Mais nous avons suivi les débats il ressort clairement des débats tenus à l’audience que cet officier général est resté égal à lui-même. En tout cas les débats ne nous ont pas permis d’établir un lien de causalité quelconque entre lui et les faits poursuivis à plus forte raison une quelconque complicité avec les accusés comparant. Donc, cela a été clairement et solennellement affirmé et réaffirmé à l’audience et donc, je suis en mesure de vous dire sans ambages que le cas de l’ancien chef d’état-major général des armées, Monsieur Sadiba Coulibaly, n’a pas fait l’objet de contestation parce que franchement il n’est ni de près ni de loin associé aux faits qui sont poursuivis au tribunal. Ça été clairement dit à l’audience et donc, franchement je suis en droit sur ce point de retenir que c’était des simples spéculations de la cité », a précisé Me Doumbouya.
Il faut rappeler que ces militaires sont reconnus coupables de « vol, vente d’armes, transfert illicite d’armes, recel, complicité, blanchiment de capitaux et financement du terrorisme ».
(Source : Guinee7)