Le samedi 24 février 2024 restera gravé dans les annales de l’histoire de l’Université Kofi Annan de Guinée, marquant un pas de géant vers la promotion et la préservation des langues africaines. Cet événement d’envergure, la première édition du Salon International des Ouvrages en Langues Africaines, a débuté sous les auspices d’une ambiance vibrante d’enthousiasme et de détermination, attirant un parterre de personnalités éminentes.
Parmi les invités distingués figuraient le représentant de l’UNICEF-Guinée Mamadou Dian Diallo et le M Momo Demba, directeur national de l’alphabétisation, de l’éducation non formelle et de la promotion des langues nationales et Dr Mohamed Bintou Keita directeur général L’Institut de Recherche Linguistique Appliquée ( l’IRLA), Mikhindé Dalindhé (activiste) et autres…
Des débats animés et des interventions passionnées ont marqué cette journée mémorable, orchestrée avec brio par la maîtresse de cérémonie, Oumou Koultoumie, qui a présenté les intervenants et leur a donné la parole pendant 15 minutes chacun pour partager leurs réflexions sur l’importance cruciale de la préservation et de la promotion des langues maternelles africaines.
Le président d’Adlam Guinée, Dr Mamadou Sounoussy Diallo, a captivé l’auditoire en mettant en lumière l’impératif de reconnaître et de valoriser les langues et écritures africaines. Plaidant en faveur d’une reconnaissance internationale de la Guinée à travers ses écritures, il a souligné la richesse linguistique du pays, représentée par ses trois principales écritures : Adlam, N’ko et Koresebely. Il a exhorté les autorités à consacrer ces langues comme un patrimoine immatériel national, soulignant la responsabilité de la communauté elle-même dans cette démarche.
Après une pause de trente minutes, durant laquelle les participants ont pu explorer les stands présentant une variété d’ouvrages en langues nationales, l’éminente écrivaine en Adlam, Aisha Sow, a exprimé sa fierté et son honneur de participer à cet événement inaugural. Elle a souligné l’importance cruciale de l’intégration des alphabets locaux dans le système éducatif, appelant les autorités à prendre des mesures concrètes pour répondre à cette demande de longue date.
M. Momo Demba, directeur national de l’alphabétisation, de l’éducation non formelle et de la promotion des langues nationales, s’est félicité de l’organisation de cet événement historique, mettant en avant l’engagement du gouvernement en faveur de la promotion des cultures locales. Il a évoqué les initiatives déjà entreprises pour intégrer les écritures guinéennes dans les écoles primaires, témoignant du programme pilote « École et Langue » en cours à Kindia.
Les représentants de l’UNESCO en Guinée a également pris la parole pour soutenir l’intégration des langues nationales dans le système éducatif, soulignant leur rôle essentiel dans la transmission du savoir et de la culture. Il a exprimé la volonté de l’UNESCO d’accompagner de telles initiatives et ont salué les efforts conjoints des acteurs gouvernementaux et de la société civile.
Cette première édition du Salon International des Ouvrages en Langues Africaines marque un tournant majeur dans la promotion et la préservation des langues et des cultures africaines en Guinée. Avec l’engagement continu des autorités et le soutien actif des organisations internationales, l’intégration des langues locales dans l’éducation semble être sur la voie de devenir une réalité tangible, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour le développement et l’épanouissement de la diversité linguistique en Afrique. Tout cela sous l’égide du Coordinateur général du COLAM, le général Ibrahima Konaté.
Alpha Amadou Diallo et Fatimatou Diallo pour lindependant.org