Conakry, cérémonie officielle – Face à un parterre de diplomates et d’experts en relations internationales, le ministre des Affaires étrangères, Morissanda Kouyaté, a pris la parole avec assurance. À l’occasion du lancement de la relecture du Document de politique étrangère, il a justifié la récente politique de rajeunissement du personnel diplomatique guinéen, une décision qui suscite interrogations et débats.
« Les gens s’étonnent que nous envoyions dans nos ambassades des jeunes, de très jeunes. Mais rappelons-nous que la Guinée a été libérée par des jeunes ! » a-t-il martelé, évoquant l’histoire du pays et ses figures emblématiques. « Le premier président de la Guinée était jeune lorsqu’il a pris les rênes du pays. Ce sont des jeunes qui ont bâti cette nation, pourquoi ne pas leur donner les moyens de poursuivre l’œuvre de ces pionniers ? »
Selon le chef de la diplomatie guinéenne, ce rajeunissement n’est pas un rejet des générations précédentes, mais une nécessité pour garantir la continuité et l’adaptabilité du pays sur la scène internationale. « Les nations échouent lorsqu’elles créent une ligne de démarcation rigide entre les jeunes et les anciens », a-t-il souligné.
Une politique étrangère en mutation
Au-delà de cette vision générationnelle, la cérémonie a aussi été l’occasion de rappeler l’importance de la relecture du Document de politique étrangère, un cadre stratégique qui guidera la diplomatie guinéenne dans les années à venir.
« Ce document définira avec précision des thèmes classiques comme le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays, le renforcement des relations de bon voisinage, l’intégration africaine et le panafricanisme », a précisé Morissanda Kouyaté. Mais il ira plus loin : « Il va aussi intégrer des dimensions nouvelles comme la diplomatie économique et bien d’autres enjeux contemporains. »
Ce projet ambitieux s’inscrit dans une volonté de modernisation et d’adaptation aux défis mondiaux. Avec une jeunesse plus présente dans les représentations diplomatiques, la Guinée semble vouloir insuffler un vent nouveau sur sa politique extérieure, tout en s’appuyant sur son héritage historique.
Reste à voir comment cette réforme sera perçue par les acteurs du secteur et si elle parviendra à répondre aux attentes du pays sur la scène internationale.
Algassimou L Diallo