Après plusieurs jours de manifestation effectuée par la population, ce vendredi, 3 novembre, les autorités de la préfecture ont lancé les opérations de reconstruction de la route de Dubréka.
Cependant bien avant le début des travaux, notre rédaction s’était rendue à Dubréka pour faire un constat sur la situation de ces routes qui sont complètement dégradées. C’est l’une des revendications clés de la population. D’abord, ce qu’il faut souligner, de Kabgelen jusqu’au centre administratif de Dubréka en passant par le Km5, la route est impraticable. Il y a beaucoup de nids de poule, des creux partout. Les conducteurs de voitures sont confrontés à un véritable calvaire sur cette route. En quittant le Km5 pour le centre-ville, nous avons trouvé un conducteur d’une camionnette en panne au beau milieu de la route, dans un creux.
Interrogé, Mohamed Sylla nous a parlé du calvaire qu’il traverse sur cette route.
« Cette route nous fatigue énormément, c’est l’une des causes principales de la dernière manifestation. Moi, je suis chauffeur et mon camion est en panne depuis plusieurs heures ici. Sur cette route tu es obligé de mettre ton véhicule dans les nids de poules puisque c’est l’unique voie. Dans les conditions normales, la préfecture de Dubréka ne doit pas se plaindre du problème d’infrastructures routières à cause de ses potentialités en ressources naturelles. Les autorités doivent penser à notre calvaire puisque moi par exemple je suis chauffeur et j’ai l’obligation de faire la recette pour mon patron mais aussi pour ma famille. Actuellement, on gagne difficilement la clientèle. Quand tu prends un chargement pour le chantier, c’est l’enfer avec l’état de la route. C’est très difficile même d’avoir deux clients et les servir le même jour. » a-t-il déclaré.
Rencontré, Galimenguè Sylla abonde dans le même sens, tout en lançant un appel à l’endroit des autorités.
« Les autorités n’ont qu’à nous aider afin que nos routes soient réhabilitées. Actuellement quand tu quittes Km5 pour venir à Dubreka avec un malade, il peut mourir sur la route parce que la route là n’est pas bonne, il y a trop de creux. Les autorités n’ont qu’à nous donner la force de travailler en arrangeant la route d’ici au Km5 et la route de Dubreka, jusqu’à Kagbelen. Si ils ne nous aident pas, tous nos véhicules vont se gâter, les véhicules ne sont pas pour nous si nous ne travaillons pas, nous ne nous pourrons pas subvenir à nos besoins », a-t-il indiqué.
Les autorités administratives de Dubreka (préfet, maire), quant à elles, étaient sur le
terrain pour entamer les travaux de reconstruction de la route. Mais selon le maire de Dubreka, ce n’est pas à cause de la manifestation que les autorités ont commencé ces travaux . « Ce n’est pas la manifestation qui a poussé le gouvernement à la mise en oeuvre d’un projet déjà initié il y’a plus d’un an . Ce projet, le président de la République, le colonel Mamadi Doumbouya, avait déjà octroyé à Dubreka 15km de bitume à construire. Mais puisque un appel obéit à un certain nombre de procédure, il fallait achever ces procédures et arriver à la signature après adoption du projet. Nous étions donc dans cette procédure et donc aujourd’hui c’est chose faite, le ministre des Infrastructures après avoir appris le besoin pressant de la population il a essayé de donner un chemin beaucoup plus rapide en termes de marché public. Ils sont allés plus vite dans la procédure pour nous permettre aujourd’hui d’avoir tous les accessoires, tous les éléments constructifs en vue du démarrage des travaux. Nous sommes heureux, nous sommes contents, c’est pourquoi vous avez vu une affluence de la population de Dubreka pour se dire que cette route était devenue vraiment un problème parce que la dégradation était très poussée », a indiqué Elhadj Alseny Bangoura
Pour sa part, le préfet de Dubreka, a d’abord reconnu la raison de ses citoyens qui étaient dans les rues pour des revendications. Mais selon lui, les gens de Dubreka n’ont pas l’habitude de manifester donc il estime qu’il y avait des personnes derrière cela.
« La population a beaucoup patienté, c’est vrai. Par précipitation ils ont fini par montrer leur mécontentement. Bien sûr, il y avait d’autres raisons en dessous. Les manipulateurs étaient en dessous sinon les populations ne demandait que la route et le courant. Pour la route, c’était une chose déjà acquise depuis longtemps. Le gouvernement nous avait déjà donné donc, il ne faut pas qu’ils pensent que c’est à cause de la manifestation que le projet a été octroyé. Non, ce goudron a été donné depuis des mois, on attendait juste la fin de la saison pluvieuse pour lancer les travaux. Comme le lundi dernier, je leur avais dit que cette manifestation est un droit pour eux de faire des réclamations citoyennes… », dira le colonel Aboubacar Sidiki Traoré, préfet de Dubreka.
Jusqu’au moment où nous quittions Dubreka, une partie du goudron avait déjà été grattée et les travaux continuaient. Selon les autorités de Dubreka, c’est 15km, qui seront reconstruits.
(Source Mediaguinee)