C’est une visite qui pourrait marquer un tournant décisif pour Beyla, cette préfecture de la Guinée Forestière connue pour abriter le plus grand gisement de fer du monde. Dans le cadre de l’immersion gouvernementale, le Premier ministre Bah Oury s’est rendu sur place pour rencontrer les habitants et tracer les grandes lignes d’un développement urbain maîtrisé.
Une ville au centre d’un projet colossal
Face aux populations locales, le chef du gouvernement a tenu à rappeler l’importance stratégique de leur région.
« Vous abritez l’un des projets les plus importants d’Afrique à travers le Simandou. L’aménagement urbain de la ville de Beyla doit commencer maintenant. Il faut qu’on sache où commence une route et où elle se termine. Les infrastructures collectives doivent déjà être tracées sur un plan, car nous ne souhaiterions pas voir un développement urbain anarchique comme dans certaines capitales que nous connaissons », a-t-il insisté.
Anticiper pour mieux construire
Pour Bah Oury, cette planification est essentielle afin d’éviter une croissance incontrôlée de la ville. Il appelle à une synergie entre les acteurs locaux et nationaux pour structurer le développement urbain dès maintenant.
« Les administrateurs territoriaux, les élus des collectivités et les équipes des ministères sectoriels doivent s’asseoir et définir, d’ici la fin de l’année, comment Beyla sera dans 1 an, 2 ans, 3 ans », a-t-il exhorté.
Le Premier ministre met en garde contre une explosion démographique brutale si les infrastructures ne sont pas adaptées à la nouvelle dynamique économique de la région.
« Si on ne le fait pas, Beyla, du jour au lendemain, verra sa population doubler, voire tripler. Si rien n’est préparé pour loger les gens, créer des écoles, des centres de santé, des espaces de loisirs, la ville ne sera pas en capacité d’assurer son développement futur », a-t-il prévenu.
Simandou 2040 : Un défi immédiat
S’adressant aux ministres présents, Bah Oury a souligné l’urgence de l’action gouvernementale :
« Nous avons une tâche à accomplir. Le Simandou 2040 commence par Beyla et Kérouané. Ce n’est pas la Guinée dans 15 ans, la Guinée dans 15 ans commence ici, à Beyla. Donc, si nous voulons atteindre confortablement les objectifs du programme Simandou 2040, il faut que, d’ici la fin de l’année, nous montrions nos réelles capacités de gouvernance et d’anticipation pour que Beyla soit correctement construite ».
Avec ces déclarations, le gouvernement place Beyla au cœur d’un enjeu crucial : concilier développement économique et aménagement urbain pour éviter les erreurs du passé. Reste à voir si les paroles se transformeront en actions concrètes avant que l’essor du Simandou ne dépasse les prévisions.
Alpha Amadou Diallo