Conakry, Hôtel Kaloum – 10 mars 2025. Lundi matin, dans un hôtel huppé de la capitale guinéenne, un pas décisif a été franchi vers l’amélioration du climat des affaires. Sous le regard attentif du ministre de l’Économie et des Finances et de son homologue du Budget, les représentants des Douanes et du secteur privé ont signé un protocole d’accord entérinant la création du Comité de Concertation Douanes-Secteur Privé (CCGS). Un tournant pour les relations souvent tumultueuses entre ces deux acteurs majeurs du commerce.
Un espace de dialogue pour apaiser les tensions
Cette initiative vise à instaurer un cadre de concertation régulier afin d’endiguer les tracasseries douanières, qui freinent depuis longtemps la fluidité des échanges commerciaux. Pour le directeur général par intérim des Douanes, le Colonel Cheick Gadri Condé, la mise en place de ce comité répond à un besoin pressant : « Ce comité permettra de faire face aux défis du commerce international et aux obstacles entravant le développement des marchandises. Il ne s’agit pas seulement d’un cadre de sensibilisation, mais aussi d’un outil efficace pour intégrer les préoccupations du secteur privé dans nos décisions. »
L’initiative s’inscrit également dans le cadre des standards de l’Organisation mondiale des douanes (OMD), notamment la norme C, qui vise à garantir la sécurité des chaînes logistiques internationales. « Une administration douanière moderne doit s’y conformer, et ce comité est un maillon essentiel de cette transformation », ajoute le colonel Condé.
Vers une meilleure confiance entre entreprises et Douanes
Dans les rangs du secteur privé, cette avancée est perçue comme une opportunité de redéfinir les relations avec l’administration douanière. Ansoumane Kaba, Président de la Confédération des Entreprises de Guinée (CPEG), n’a pas caché son optimisme : « Notre ambition, à travers ce comité, est de restaurer la confiance et d’offrir un environnement commercial plus serein. Il s’agit non seulement d’améliorer l’efficacité des échanges, mais aussi d’assurer un traitement équitable à toutes les entreprises, sans favoritisme ni discrimination. »
La paix, condition sine qua non du développement économique
Dans son intervention, le ministre du Budget, Facinet Sylla, a souligné l’importance de maintenir un climat apaisé pour garantir la stabilité économique. « La Guinée a connu trop d’instabilité ces dernières années. Il est temps que le secteur privé puisse travailler en toute sérénité, sans craindre des grèves intempestives ou des troubles sociaux. La paix est un préalable à toute activité économique. »
Avec la signature de cet accord, Douanes et entreprises s’engagent désormais dans une dynamique de collaboration renforcée. Reste à voir si cette initiative portera ses fruits et permettra, enfin, de fluidifier les échanges commerciaux dans le pays.
Amadou Diallo